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Communiqué du MIR

Stop à la guerre dans l’Afrique des Grands Lacs

En janvier et février dernier, la nouvelle offensive du M23 dans les provinces congolaises du Nord et Sud Kivu, avec les prises des villes de Goma et de Bukavu a entraîné des massacres importants de population civiles (enfants, femmes, personnes âgées) et le déplacement de millions de personnes ainsi que de très nombreuses violations des droits humains. Les conditions de vie de la population dans la région sont catastrophiques. Les soldats de la paix de l’ONU ont aussi été particulièrement visés.  L’Est de la RDC est maintenant coupé du reste du pays tandis que la rébellion menace de porter la guerre à Kinshasa.

Cette reprise de la guerre par le M23, soutenu en hommes et en logistique de manière ostentatoire par l’armée rwandaise (RDF), a pour but de contrôler ces territoires et de piller leurs richesses minières, notamment la fameuse mine de Rubaya. 

La prise de conscience de la gravité de la situation par la communauté internationale a été longue. Le Conseil de Sécurité de l’ONU, dans sa dernière résolution du 21 février, a appelé le M23 et l’armée rwandaise à se retirer de ces territoires occupés, sans avoir toutefois pris de sanction ou de mesures coercitives contre eux. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne ont depuis pris de leur côté des premières sanctions.

De son coté, le MIR est préoccupé par cette situation de guerre et les massacres des populations civiles. Les déclarations des présidents rwandais, burundais et congolais devant les ambassadeurs et représentants des missions diplomatiques en janvier montrent que la guerre est entrain de prendre une ampleur régionale. Si rien n’est fait pour arrêter cette guerre, elle va s’étendre à toute la région des Grands Lacs, comme l’avait alerté le MIR dans sa revue, les Cahiers de la Réconciliation, en juin 2024.

Le MIR appelle à la fin des combats, au retrait des troupes et à l’arrêt des violences. Il soutient la relance d’initiatives de médiation et de dialogue. Il appelle les responsables des confessions religieuses et de la société civile à s’engager pour amener les dirigeants des pays de la région à conduire une politique de vérité, de justice et de réconciliation des peuples afin de mettre fin au cycle infernal des conflits armés qui déchirent et endeuillent la région des Grands Lacs depuis des décennies.

Adopté par l’Assemblée générale du MIR-France le 1er mars 2025

Texte à télécharger avec une traduction en anglais et en espagnol Communiqué de la branche française du MIR 1-3-2025 FR-EN-ES

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Rencontre-débat avec Frédéric de Coninck, sociologue, le samedi 1er mars

« Face aux violences dans notre société, le rôle et les actions des chrétiens »

Chacun.e constate une montée de la violence dans les relations sociales à tous les niveaux et une agressivité assez générale qui va des relations interpersonnelles jusqu’au sommet de l’État et aux rapports entre les nations.
Les chrétiens ne sont pas forcément conscients du risque que cela comporte et encore moins de ce qu’ils pourraient faire pour lutter contre ces dérives. Tel sera le sujet de la conférence de Frédéric de Coninck, sociologue, mennonite, auteur de nombreux ouvrages et du débat qui en suivra entre nous.

Cette rencontre a lieu le samedi 1er mars 2025 de 14h à 16h 

Elle est ouverte à toutes et à tous.

Lieu : 68 rue de Babylone, 75007 Paris (métro Saint-François-Xavier)

Elle peut aussi être suivie en visio-conférence à travers le lien ci-dessous :

https://us02web.zoom.us/j/82860835393?pwd=a2G37uB6DXFEyBaYlfnHNmWjUJCoXz.1

N’hésitez pas à y joindre et à y inviter des ami.es en présentiel ou en ligne.

Informations : Secrétariat du MIR 01 47 53 84 05

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Cahiers de la Réconciliation n° 3-4 2024

Dossier : Travail et non-violence (coordonné par Alexis Fritsche)

Les méthodes néo-managériales et la montée de la précarisation soulèvent des défis considérables. Les entreprises adoptent de plus en plus des pratiques parfois perçues comme autoritaires ou oppressives, avec des répercussions négatives sur le bien-être des employés.

Parallèlement, l’essor de l’économie numérique et de l’automatisation a accentué l’incertitude et la précarité de l’emploi, exacerbant le stress et les tensions au sein des nos sociétés.

Dans ce contexte, il semble crucial d’explorer le rôle que peut jouer la méthode non-violente. Le dialogue, la compréhension mutuelle et la résolution pacifique des conflits offrent une alternative précieuse aux modèles de gestion traditionnels. Elle favorise un climat de travail plus harmonieux et respectueux, où chaque individu se sent valorisé et écouté. De plus, la non-violence peut être un outil puissant pour aborder les questions de précarisation, en encourageant des pratiques équitables et en promouvant des conditions de travail plus justes.

La non-violence, en tant que principe de base dans les relations professionnelles, peut contribuer à transformer positivement les dynamiques au sein des entreprises permettant de construire des organisations plus résilientes et inclusives.

Articles de Frédéric de Coninck, Pierre-Olivier Monteil et Alexis Fritsche.

 

Avec aussi des hommages à James Lawson par Ethan Vesely-Flad (MIR É-U) et à Hervé Ott par Christian Renoux

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Déclaration sur les Traités de Lancaster House/Teutates

La branche française du Mouvement International de la Réconciliation a signé en novembre 2024 cette déclaration franco-britannique au sujet de l’armement nucléaire de nos deux pays.

Déclaration à loccasion de lanniversaire du Traité de coopération en matière de défense et de sécurité entre le Royaume-Uni et la République française (« Traités de Lancaster House/Teutates »)

Aujourd’hui, neuf pays détiennent 12 121 armes nucléaires, lesquelles représentent pour l’humanité une menace aussi grave que celles que font peser le dérèglement climatique ou l’effondrement de la biodiversité. En effet l’explosion de quelques-unes d’entre elles dans le cadre d’un conflit, même géographiquement limité, pourrait conduire à une catastrophe environnementale généralisée, sans négliger le nombre de victimes humaines qu’elle provoquerait.

L’attribution du prix Nobel de la paix 2024 à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo pour son combat contre l’arme atomique vient nous rappeler l’horreur des souffrances humaines qu’entraînerait immanquablement toute utilisation de ces armes terrifiantes. Les membres du comité Nobel font état de leur préoccupation quant à un risque accru de déclenchement d’un tel cataclysme.

De plus, les dépenses mondiales engagées pour leur production et leur maintenance sont considérables, estimées annuellement à plus de 90 milliards de dollars (plus de 80 milliards d’euros), soit plus de 150 000 euros par minute. Des sommes faramineuses qui pourraient être investies dans l’éducation, la santé ou la lutte contre la misère, et permettre ainsi d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU pour 2030.

Quant à leur utilité, elle relève sans doute davantage d’une croyance illusoire que d’une réelle efficacité de leur aspect dissuasif. Ainsi les armes nucléaires détenues par les pays de l’OTAN n’ont pas empêché l’agression de l’Ukraine par la Russie. Peut-être même les armes détenues par cette dernière ont-elles autorisé Vladimir Poutine à engager cette guerre, au risque de la voir devenir un conflit nucléaire mondial ?

C’est dans ce contexte préoccupant que, à l’occasion du 14e anniversaire de la signature des Traités de Lancaster House/ Teutates le 2 novembre 2010 entre la Grande Bretagne et la France, nous rendons publique cette déclaration signée par des représentants chrétiens de ces deux pays. Ces Traités évoquent un « partenariat à long terme mutuellement bénéfique en matière de défense et de sécurité » et prévoient d’utiliser en commun les installations de Valduc (France) et Aldermaston (Grande Bretagne) pour modéliser et améliorer les performances de leurs ogives nucléaires, tout en reconnaissant que « la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs est l’une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales». Ces Traités affirment aussi que les deux pays œuvreront « à renforcer le Traité de non-prolifération nucléaire, l’une des pierres angulaires de l’architecture de sécurité internationale, et soutiendront les efforts en cours dans ses trois piliers : la non-prolifération, l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et le désarmement ». Quatorze ans après, il apparaît que nos deux pays n’ont pas réellement fait de pas dans cette direction.

Nous souhaitons donc saisir l’occasion de cet anniversaire pour exhorter les dirigeants et gouvernements britanniques et français à prendre vraiment des mesures significatives, et vérifiables, pour enfin honorer leur engagement à un désarmement nucléaire, mentionné dans l’article VI du Traité de non-prolifération (TNP) dont nos deux pays sont États parties. Nous les encourageons aussi à adopter une attitude plus constructive à l’égard du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entré en vigueur le 22 janvier 2021, en annonçant leur participation comme observateurs à la prochaine réunion des 94 pays l’ayant déjà signé ou ratifié, le Saint Siège ayant été l’un des promoteurs de ce traité. Le TIAN est en effet présenté par ses signataires comme une application concrète de l’article VI du TNP.

Notre déclaration est conforme à l’enseignement de l’Église catholique, réaffirmé clairement et avec gravité en de multiples occasions depuis le début de ce siècle, et particulièrement par les papes Benoît XVI et François. Elle se veut aussi le prolongement du document « Called to be Peacemakers: A Catholic approach to arms control and disarmament » publié récemment par les évêques du département des affaires internationales des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles, qui invite le gouvernement britannique à renoncer à terme à son arsenal nucléaire afin de contribuer à l’émergence d’un monde dénucléarisé, conformément aux obligations prises lors de la ratification du TNP. Ce document invite également les dirigeants britanniques à participer comme observateurs aux prochaines réunions des signataires du TIAN, puis à signer et ratifier ce Traité, permettant alors de réorienter les dépenses consacrées aux armes nucléaires vers le champ social, promouvant ainsi le bien commun universel.

Dans une déclaration commune publiée en 2023, les dirigeants de nos deux pays réitèrent leur opposition au TIAN au prétexte qu’il « ne reflète pas l’environnement de sécurité international de plus en plus difficile et est en contradiction avec l’architecture existante de non-prolifération et de désarmement ». Or on ne peut pas affirmer que le TIAN serait « en contradiction avec l’architecture existante de non-prolifération » à partir du moment où c’est précisément le TNP, que nos pays veulent défendre, qui préconise la non-prolifération et le désarmement. Le TIAN ne fait que porter cette logique à sa conclusion inéluctable.

À son retour d’Hiroshima, en novembre 2019, le pape François a réaffirmé que « l’utilisation d’armes nucléaires est immorale (…) et pas seulement leur utilisation, mais aussi leur possession, car un accident [dû à] cette possession ou à la folie d’un dirigeant (…) peut conduire à la destruction de l’humanité ». Cette parole nous invite à ne pas nous taire, au risque sinon que les pierres elles- mêmes ne crient (Luc 19, 40).

26 novembre 2024

Signataires (Dernière mise à jour de la liste des signataires : 15 janvier 2025)

  • Action des chrétiens pour l’abolition de la torture – ACAT France (Yves Rolland, Président)
  • Anglican Pacifist Fellowship (Sue Claydon, chair)
  • Centre de recherche et d’action sociales – CERAS (Marcel Rémon, Directeur)
  • CCFD – Terre Solidaire (Virginie Amieux, Présidente)
  • Commission Justice et Paix – France (Michel Roy, Secrétaire général)
  • Communauté Mission de France – CMdF (Henri Védrine, Vicaire Général)
  • Cymdeithas y Cymod – Fellowship of Reconciliation, branche galloise de l’IFOR (Peter Cutts, membre du Comité Exécutif)
  • Fellowship of Reconciliation, branche anglaise et écossaise de l’IFOR (John Cooper, Director)
  • Mouvement International de la Réconciliation – MIR, branche française de l’IFOR (Josette Gazzaniga et Augustin Nkundabashaka, co-présidents)
  • Pax Christi – England and Wales (Andrew Jackson, Chief executive)
  • Pax Christi – Scotland (Marian Pallister, Chair)
  • Pax Christi – France (Alfonso Zardi, Délégué général)

Avec le soutien de

  • Abolition des armes nucléaires – Maison de Vigilance (Denis Stienne, membre du Bureau)
  • Agir pour le Désarmement Nucléaire – ADN Franche-Comté (Pierre Jacquin-Porretaz, Président)
  • Cardiff Stop the War Coalition (Adam Johannes, Joint Secretary)
  • Collectif Bourgogne-Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires (Anne-Béatrice Scherrer, porte-parole)
  • Campaign for Nuclear Disarmament (Sophie Bolt, General Secretary)
  • Christian Campaign for Nuclear Disarmament (Martin Tiller, Co-Chair)
  • CND Cymru (Jill Evans, Vice Chair)
  • Démocratie & Spiritualité (Daniel Lenoir, Président)
  • Greenham Women are Everywhere (Alison Lochhead, Convenor)
  • Haringey CND (David Polden, Secretary)
  • Heddwch ar Waith (Sam Bannon, Coordinator)
  • ICAN-France, Campagne Internationale pour l’abolition des armes nucléaires, organisation prix Nobel de la Paix 2017 (Jean-Marie Collin, Directeur)
  • Initiatives pour le Désarmement Nucléaire IDN (Général Bernard Norlain, Président)
  • Les Amis de la Terre – France (Marie Cohuet et Laura Thieblemont, coprésidentes)
  • Movement for the Abolition of War (Hilary Evans, Committee Member)
  • Mouvement de la Paix (Roland Nivet, porte-parole national)
  • Mouvement pour une Alternative Non-violente – MAN (Comité d’Animation)
  • Peace Pledge Union (Ed Bridges, Committee Member)
  • Quakers en France (Philippe Le Gal et Kris Micklebrook, co-secrétaires)
  • Stop Fuelling War (Karina Knight Spencer, Présidente)
  • Trident Ploughshares (Angie Zelter, member)
  • Université Européenne de Paix – UEP (Roland de Pénanros, Président)
  • Les Amis de la Terre, Côte d’Or

Avec le soutien du côté français de

  • Guy Aurenche, avocat honoraire, ancien président de l’ACAT et du CCFD-Terre solidaire
  • Agnès Barrucand, membre, Communauté Mission de France
  • Marie-Pierre Bovy, ancienne présidente du MIR France, fondatrice de Stop Essais
  • Annick Hautdidier membre, Communauté Mission de France
  • Michel Hautdidier, membre, Communauté Mission de France
  • Patrick Hubert, membre, Communauté Mission de France
  • Mayeul Kauffmann, Président de l’Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (IRNC)
  • Marie-Christine Marchand
  • Christian Mellon, jésuite, membre du CERAS, ancien secrétaire de la Commission Justice et Paix
  • Robert Morel
  • Dominique Renaudie, membre, Mouvement pour une Alternative Non-Violente
  • Christian Terras, responsable éditorial de la revue Golias
  • Marie-Claude Thibault, membre, Abolition des armes nucléaires – Maison de Vigilance
  • Marine de Vanssay, Rédactrice

et avec le soutien du côté britannique de :

  • Simon Barrow, Ekklesia Network
  • Joseph Birdseye
  • Martin Birdseye, Founder, Nuclear Morality Flowchart Project
  • Lyn Bliss
  • Owen Butler, Individual member, Pax Christi
  • Marian Dodd
  • Rob Esdaile, Parish Priest, Woking & Knaphill Catholic Parish, Surrey, UK
  • Michael Freeman, Trustee, Aberaid
  • Sheila Gallagher, Member, Pax Christi
  • Mary Hickman, Member, JandP
  • Heather Huntley, Individual peace activist
  • Susan Jones, Activist, CND
  • M. Kelly, Member, Pax Christi
  • Ann Kobayashi, Member, Trident Ploughshares
  • Shigeo Kobayashi, Organiser, Japanese Against Nuclear UK
  • Dylan Lewis-Rowlands, CND Cymru
  • Lesley Marshall, Retired
  • Helen McAuley
  • Lucia McGuckin, Member, Holy family of Bordeaux
  • Marc Morgan, Member, Trident Ploughshares and CND
  • Alan Owen, Founder, LABRATS
  • Megan Rayner
  • Diana Shelley, CND, National and Haringey Group
  • Jim Sikorski, St Martin in the Fields Justice, Peace and Integrity of Creation Group, London
  • Alison Williams, Merton Branch Contact, UNA-UK

Télécharger la déclaration : Déclaration MIR Lancaster Teutates 11-2024

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Cahiers de la Réconciliation n° 1-2 2024

En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les conflits et les guerres se perpétuent tandis que l’impunité dont bénéficient les responsables des violences politiques engendre de nouveaux cycles de violence, dont l’enjeu, outre le pouvoir, est la mainmise sur les énormes richesses naturelles de ces pays.

Sous l’égide des super-puissances aux intérêts géostratégiques bien affirmés, de leurs sociétés multinationales, et avec le concours de leurs gouvernements respectifs, les pays du Sahel, d’Afrique de l’Ouest et de la Région des Grands-Lacs voient l’exploitation de leurs ressources ne bénéficier que très peu à leur population.

Dans le dossier de ce numéro des Cahiers de la Réconciliation, par leurs analyses historiques, socioéconomiques et géostratégiques, les auteurs, membres du MIR et témoins de beaucoup de ces événements, nous dévoilent les enjeux et les dangers actuels de ces guerres incessantes, du Sahel aux Grands-Lacs africains.

De son côté, Wiam, centre de formation à la résolution des conflits, fondé à Bethléem par Zoughbi Zoughbi, nous partage ses réflexions sur la situation présente dans la région.

 

Ce numéro peut être commandé au secrétariat du MIR.

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Les objecteurs de conscience Vitali Dvarashyn et Mikita Sviryd sont menacés d’expulsion vers la Biélorussie par la Lituanie

 

Les organisations soussignées sont sincèrement préoccupées par la menace des autorités lituaniennes d’expulser immédiatement l’objecteur de conscience biélorusse Vitali Dvarashyn et le déserteur Mikita Sviryd vers la Biélorussie où ils risquent d’être persécutés, emprisonnés et condamnés à la peine de mort. Nous demandons aux autorités lituaniennes d’agir immédiatement pour empêcher l’expulsion des objecteurs de conscience vers la Biélorussie et de leur accorder l’asile en Lituanie, où ils ont cherché protection.

L’objecteur de conscience biélorusse Vitali Dvarashyn, comme d’autres demandeurs d’asile biélorusses en Lituanie, a été déclaré « menace pour la sécurité nationale en Lituanie » en 2023 alors qu’il a reçu un permis de séjour de 7 ans dans le pays. Il a donc été placé en isolement dans un camp de réfugiés et s’est vu refuser l’asile le 29 mai 2024 au motif qu’il ne serait pas en danger en Biélorussie. Le 13 juin 2024, pour échapper à une éventuelle arrestation et au risque d’expulsion immédiate, il s’est caché.

Le déserteur biélorusse Mikita Sviryd s’est vu refuser l’asile le 20 novembre 2023 et bien qu’il ait fait appel, comme Vitali, il n’a pas été autorisé à présenter son cas lors d’une audience, ce qui est très préoccupant en raison de la réintroduction de la peine de mort en Biélorussie. Il cherche donc désespérément des moyens de protéger sa vie.

Nous demandons instamment aux autorités lituaniennes d’empêcher par tous les moyens l’expulsion de Vitali Davarshyn et de Mikita Svyrid – et de tout autre déserteur, évadé et réfractaire – vers la Biélorussie, et de leur fournir une protection adéquate.

Comme l’a indiqué le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Biélorussie, Mme Anaïs Marin, lors du dernier Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la situation des droits de l’homme en Biélorussie est très alarmante et ce pays n’est donc pas sûr pour les objecteurs de conscience, les déserteurs et les résistants à la guerre.

Le rapporteur spécial des Nations unies a également souligné que « le gouvernement [de Biélorussie] continue de soutenir activement l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine ».

Nous sommes alarmés par le fait que ces informations ne sont pas prises en compte par les autorités lituaniennes, qui restent convaincues que les déserteurs et les objecteurs de conscience peuvent retourner en Biélorussie en toute sécurité. « Ce n’est pas vrai », explique Olga Karatch du Centre international d’initiatives civiles Our House (Nash Dom), Vitali Dvarashyn et Mikita Svyrid risquent d’être persécutés et emprisonnés s’ils sont renvoyés de force en Biélorussie. Pour les déserteurs comme Mikita, la peine de mort est même légale. Il faut empêcher cela par tous les moyens. »

En outre, nous sommes profondément inquiets de lire que le département lituanien des migrations ne considère pas comme pertinent le rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur la situation des droits de l’homme en Biélorussie.

Les peines prévues pour s’être soustrait à la conscription militaire, les violations continues du droit à l’objection de conscience au service militaire et la réintroduction de la peine de mort pour les déserteurs sont autant de preuves que la Biélorussie n’est pas un pays sûr pour les objecteurs de conscience.

Les organisations soussignées appellent donc la Lituanie à empêcher immédiatement l’expulsion des déserteurs et objecteurs de conscience biélorusses et à leur fournir une protection adéquate.

Comme le soulignent les principes directeurs du HCR sur la protection internationale, les objecteurs de conscience au service militaire peuvent prétendre au statut de réfugié s’ils risquent d’être persécutés dans leur propre pays, ce qui s’applique pleinement aux objecteurs de conscience biélorusses.

Le droit à l’objection de conscience au service militaire est un droit de l’homme inhérent au droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (également présent dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, article 10 – Liberté de pensée, de conscience et de religion). Il convient également de rappeler qu’il existe en Biélorussie un risque élevé de recrutement et de mobilisation en faveur de la guerre d’agression de la Fédération de Russie en Ukraine, ce qui constitue une violation du droit international.

Les organisations soussignées demandent instamment à la Lituanie et aux autres membres de l’Union européenne de fournir une protection totale aux objecteurs de conscience et aux déserteurs qui fuient la Biélorussie où ils sont persécutés et où leur droit à l’objection de conscience n’est pas reconnu, et appellent les institutions européennes à garantir la pleine mise en œuvre du droit à l’objection de conscience au service militaire dans tous ses États membres.

Pour plus de détails sur les cas individuels mentionnés :

Vitali Dvarashyn: https://news.house/de/62206

Mikita Sviryd: https://news.house/62216

For more information and interviews please contact:

Olga Karach, directrice de l’International Center for Civil Initiatives Our House: olga.karatch@gmail.com

 

Signatory organizations:

• Our House

• Connection e.V.

• European Bureau for Conscientious Objection (EBCO)

• International Fellowship of Reconciliation (IFOR)

• War Resisters’ International (WRI)

 

• Arbeitsstelle Frieden und Umwelt der Evangelischen Kirche der Pfalz (Protestantische

Landeskirche) – Allemagne

• Aseistakieltäytyjäliitto – The Finnish Union of Conscientious Objectors (AKL) – Finlande

• Association of Greek Conscientious Objectors – Grèce

• Begegnungszentrum für adktive Gewaltlosigkeit – Autriche

• Belgian Coalition Stop depleted uranium weapons – Belgique

• BOCS Civilization Planning Foundation – Hongrie

• Center for Global Nonkilling – Suisse

• Center on Conscience & War – États-Unis

• Centre pour l’Action Non-violente – Suisse

• Centro Studi Sereno Regis – Italie

• Conscientious Objection Watch – Turquie

• Deutsche Friedensgesellschaft – Vereinigte KriegsdienstgegnerInnen (DFG-VK) –

Allemagne

• Flüchtlingsrat Schleswig-Holstein e.V. – Allemagne

• Forum gewerkschaftliche Linke Berlin – Allemagne

• Giuristi Democratici – Italie

• Internationale der Kriegsdienstgegner*innen (IDK) – Allemagne

• Internationaler Versöhnungsbund, österreichischer Zweig – Autriche

• Kerk en Vrede – Pays-Bas

• Komitee für Grundrechte und Demokratie e.V. – Allemagne

• Leuven Peace Movement – Belgique

• Mouvement international de la Réconciliation – France

• Movimento Internazionale della Riconciliazione – Italie

• Pax Christi Flanders – Belgique

• Peace Tax International (CPTI) – Royaume-Uni

• Pressenza International

• Sudanese Organization for Nonviolence and Development (SONAD) – Soudan

• Un Ponte Per – Italie

• Vrede vzw – Belgique

• Vredesactie – Belgique

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Communiqué

 

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Spiritualité

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Citations

La non-violence est la loi de l’espèce humaine comme la violence est celle de la brute. (…) La dignité de l’homme exige de lui l’obéissance à une loi supérieure, à la force de l’esprit.
Gandhi

Cahiers

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