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Maria Biedrawa, combattante pour la paix

Maria Biedrawa (au centre) au camp de réfugiés de Dzaleka (Malawi). Très jeune, elle a « éprouvé...

Maria Biedrawa est spécialiste de la non-violence. Cette Autrichienne de 58 ans passe la moitié de son temps en Afrique pour former des responsables à la réconciliation.
C’est une grande femme aux cheveux gris coupés court et au regard bleu très franc, emmitouflée dans un chèche vert. La carte de visite qu’elle tend a des allures inhabituelles : « Non-violence active inspirée de l’Évangile, dynamique deréconciliation, diacre de paix, formatrice, consultante. »Quelques jours après son retour du Burundi, Maria Biedrawa, 58 ans, évoque, avec la précision de celle qui connaît le terrain depuis des années, la situation politique et sociale de ce petit pays d’Afrique centrale, pas plus grand que la Belgique.

Elle s’inquiète en particulier des disparitions d’opposants, de plus en plus fréquentes à l’approche des élections législatives prévues en mai 2015 et de l’élection présidentielle de juin. Elle s’indigne aussi des arrestations arbitraires, comme celle de Bob Rugurika, journaliste emprisonné dans la deuxième quinzaine de janvier et finalement relâché le 19 février 2015.

ACCOMPAGNER DES POPULATIONS TRAUMATISÉES

Voilà bientôt trois ans que Maria Biedrawa partage son temps entre la France et le Burundi, sollicitée par le principal diocèse du pays. Cette Autrichienne d’origine, qui a élu domicile à Compiègne, dans l’Oise, travaille deux mois sur quatre à « l’élaboration d’une pastorale de la réconciliation », en collaboration avec les Églises locales. Aux parents, elle donne des pistes pour élever leurs enfants dans une société paralysée par la violence. Avec les responsables du diocèse, elle parle d’« accompagnement des populations traumatisées », de « non-violence active », ou encore d’apprentissage de la réconciliation.

Sa soif d’engagement ne date pas d’hier. Durant sa jeunesse passée dans son pays d’origine, et marquée par la proximité avec le rideau de fer, l’Autrichienne a joué les contrebandières, faisant passer clandestinement des bibles et des documents en Tchécoslovaquie et en Pologne. « J’y suis allé vingt-cinq fois, il y avait toute une filière. C’est là qu’avec des jeunes de mon âge, j’ai appris à me déplacer dans une dictature. J’ai éprouvé ce que signifiait être persécuté pour sa foi », analyse-t-elle.

« MARIA, QUE FAIS-TU DE TA LIBERTÉ ? »

Peu à peu naît une lancinante question. Elle ne la quittera jamais : « Maria, que fais-tu de ta liberté ? » C’est aussi durant ces années-là qu’elle expérimente pour la première fois la non-violence, en participant aux grèves du syndicat Solidarnosc. Son diplôme d’éducatrice spécialisée en poche, elle rejoint L’Arche en 1987, dirige de 1998 à 2005 l’une des communautés de l’association fondée par Jean Vanier, puis pilote les implantations de nouvelles maisons en Europe de l’Est.

« C’est à cette époque, durant laquelle j’avais à diriger des gens, que je me suis intéressée de plus près à la résolution des conflits. » Elle se plonge dans la littérature sur le sujet, découvre le Mouvement international pour la réconciliation (MIR), puis s’envole pour l’Afrique, en 2003. Sept semaines passées à Lubumbashi, dans le sud de la République démocratique du Congo, la font passer de la théorie à la pratique : « J’avais assez lu. Je voulais voir le terrain. »

« LE MEILLEUR DE L’ÊTRE HUMAIN PEUT ÉMERGER MÊME DANS LES PIRES SITUATIONS »

Cette première expérience, au lendemain de la signature de fragiles accords de paix, l’encourage à repartir. Par l’intermédiaire du MIR, dont elle préside la branche française entre 2005 et 2012, elle anime des sessions au Congo Brazzaville, au Gabon, au Rwanda ou au Soudan, invitée par les diocèses, les groupes locaux de « Justice et Paix », des responsables de communautés ou encore des représentants du MIR.

Elle évoque le travail de prévention de la violence mené au Togo au milieu des années 2000.« En 2005, une petite fille de 12 ans s’était fait tuer en allant chercher du pain, provoquant de grandes tensions. À la suite de cet événement, j’ai rencontré les enseignants, les policiers, les parents, les journalistes… pour réfléchir à la manière dont il est possible de prévenir ce genre de tragédies, et de réagir pour ne pas enclencher un cycle de violence. »

Elle l’admet, son combat peut paraître un peu utopique, dans des pays parfois au bord de l’explosion, ou sortant de décennies de tensions fratricides. Pourtant, elle veut y croire : « Le meilleur de l’être humain peut émerger même dans les pires situations. C’est ce qui me donne la force de continuer. »

Il y a une phrase que Maria Biedrawa cite souvent : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. » Dans cet extrait de la première lettre de saint Jean, elle voit la confirmation que « tout travail de paix est nécessairement lié à la contemplation. Qu’est-ce que la contemplation, sinon regarder Jésus, le prince de la paix ? » Elle ajoute : « Mon travail est une manière de conférer un côté opérationnel à l’Évangile ».

Loup Besmond de Senneville

Source : http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Maria-Biedrawa-combattante-pour-la-paix-2015-03-03-1286727

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Vente du Rafale à l’Égypte, encore un mirage ! (Communiqué du MAN)

siteon0-29012Communiqué du 18 février 2015  : L’avion militaire Rafale vient de remporter son premier contrat à l’export, vingt-sept ans après son lancement en 1988. En effet l’Égypte a signé ces jours-ci un contrat pour l’achat de 24 avions, une frégate et des missiles de courte et moyenne portée, pour plus de 5 milliards d’euros. Après plusieurs échecs de négociations avec le Maroc, Singapour, la Corée du Sud ou le Brésil, ce contrat signé en Égypte semble une aubaine pour l’industrie française et particulièrement pour les sociétés d’armement (Dassault Aviation, Lacroix, Sagem…).

Cette vente est présentée par l’ensemble de la classe politique et des médias comme un succès économique. Pourtant l’accord prévoit que la Coface, organisme français d’assurance-crédit, garantira 50% de la commande, hors paiement de l’acompte, qui représente en général 15% du montant de ce genre de contrat. Le Caire, qui souhaitait au départ une garantie portant sur 90% du montant hors acompte, aurait ainsi accepté de revoir ses prétentions à la baisse. La France a tellement intérêt à réussir une première vente de Rafale qu’elle aide l’Égypte dans toutes les étapes du projet, du financement jusqu’à l’assurance.

La vente est de 5,2 milliards d’euros, un montant pour le moins élevé pour un pays en pleine crise économique et sous assistance économique américaine. Certains, bien informés, se demandent comment le premier acheteur de Rafale va payer la facture. L’Égypte est historiquement le deuxième bénéficiaire des aides américaines, derrière Israël : entre 1948 et 2011, l’Égypte a reçu 71,6 milliards d’euros d’aides. Mais elle est aussi soutenue financièrement par l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweït, qui achètent ainsi une stabilité régionale, et par des organismes internationaux (Banque mondiale, FMI). Bref, l’Égypte est sous subvention depuis un demi-siècle.

De plus, l’Égypte est confrontée à une autre menace qui se dessine de plus en plus clairement. Le dérèglement climatique fait sentir ses effets sur un pays surpeuplé et fragile : températures toujours plus contrastées, avec des hivers plus froids et des étés plus chauds, entraînant des températures insupportables au-delà de 40°C, pollution dans les villes de plus en plus peuplées, baisse de la production des céréales vivrières, blé, riz, maïs, rareté de l’eau notamment dans le delta du Nil, tout ceci avec une population de 85 millions qui continue à croître à un rythme très rapide… Les cinq milliards d’euros des Rafale ne seraient-ils pas mieux employés à des projets de vie et de développement comme le soutien aux petits paysans pour qu’ils vivent de leur terre ? Mais c’est la vue à court terme qui prédomine et la guerre qui s’impose.

Et même si cette vente était un succès économique, le MAN s’interroge sur les implications diplomatiques et morales de cette livraison d’armes de guerre. Par ce contrat, Paris entérine des relations avec un allié dans la région mais brouille le message de soutien aux mouvements démocratiques arabes. En effet la liste des atteintes faites aux droits de l’Homme en Égypte s’allonge chaque jour. Les manifestations sont violemment réprimées avec des tirs à balles réelles, quand elles ne sont pas interdites, et les condamnations à mort sont prononcées massivement. Ce que dénoncent les associations Amnesty International et Human Rights Watch.

Ces armes de guerre serviront dans le cadre de la politique étrangère de l’Égypte, notamment en Libye. Loin de participer à la sécurité d’une région instable, cette vente vient donc une nouvelle fois engager la responsabilité de la France dans la détérioration de la situation internationale. Les dernières interventions militaires, que ce soit en Irak, en Afghanistan, en Libye ou au Mali, ont montré que loin de combattre et d’affaiblir le terrorisme, elles l’alimentent.

Le MAN appelle à la reconversion du secteur de l’armement au niveau européen et incite la France à l’exemplarité en cessant toute vente d’armes.

 

 

Source : http://nonviolence.fr/spip.php?article959

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Appel interreligieux au jeûne, à la prière et au partage contre la violence et la division

Deux mois après les attentats survenus à Charlie Hebdo et à l’Hyper Casher de la porte de Vincennes, aux côtés des réponses nécessaires sur la sécurité, l’éducation, la prévention…, nous croyons qu’il y a un indispensable combat spirituel à mener contre toutes les divisions, qu’elles soient collectives, comme le terrorisme et le radicalisme, ou individuelles, au cœur même de notre être. Les religions, dans le cadre de l’espace laïc, peuvent apporter ces réponses particulières que sont le jeûne, la prière, le partage. Et ce, tous ensemble, ceux qui croient au ciel (chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes…), et ceux qui n’y croient pas.

Nous avons choisi le jeûne, la prière et le partage non seulement parce que ce sont des pratiques communes aux religions, mais aussi parce qu’elles peuvent unir tous les individus de bonne volonté.

Vous pouvez vous associer du 7 au 14 mars à cet appel :

● Individuellement, en vous engageant à jeûner chez vous le temps d’un repas le jour que vous aurez choisi (par exemple le mercredi ou le vendredi pour un chrétien ; le lundi ou le jeudi pour un musulman…).

● Collectivement, en organisant une rencontre interreligieuse (repas, prière…) dans votre communauté ou association, avec vos voisins (de toutes confessions), vos amis, en famille… en osant inviter des personnes de confessions différentes. Une manière de créer ensemble de nouveaux réseaux contre la violence et la division.

Père Patrice Gourrier,
Mohammed Chirani,
Rabbin Avraham Weill,
Matthieu Ricard.

> Pour nous rejoindre :

Si vous acceptez de vous associer à cette initiative, votre nom sera inscrit sur une carte de France qui paraîtra dans La Vie.
Merci pour cela de répondre d’ici le 25 février, en précisant bien votre nom et votre ville, soit en commentaire sous cet appel, soir en écrivant à v.durand [arobase] lavie.fr

© Bruno Levy pour La Vie
© Bruno Levy pour La Vie

Mohammed Chirani, musulman, et Patrice Gourrier, prêtre catholique, veulent rassembler un large courant d’opinion avec un appel interreligieux au jeûne, à la prière et au partage contre la division et la violence. Ils ont été rejoints par le rabbin Avraham Weill et le moine bouddhiste Matthieu Ricard. La Vie les soutient.

L’un est musulman, l’autre chrétien. Mais tous les deux ont réagi à l’actualité avec une conviction commune : il y a un combat spirituel à mener face à la violence. C’est dans un studio radiophonique, à RMC, où ils sont chroniqueurs, que Mohammed Chirani et Patrice Gourrier se sont rencontrés. ­Mohammed Chirani a été délégué du préfet pour les quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis de 2009 à 2013. Il est l’auteur de Réconciliation française. Notre défi du vivre ensemble, paru en janvier 2014 (éditions François ­Bourin). À 37 ans, il est l’un des représentants de cette nouvelle génération désireuse de conjuguer islam et laïcité, spiritualité et action. De former aussi les jeunes musulmans à une vision juste de l’islam. Prêtre du diocèse de Poitiers, Patrice Gourrier, psychologue clinicien, anime un centre de méditation. Soutenu par La Vie, leur appel pour jeûner ensemble a été très vite rejoint par le rabbin Avraham Weill et le moine bouddhiste Matthieu Ricard.

Pourquoi lancez-vous cet appel ?

Patrice Gourrier : Face à l’horreur des attentats de Paris, mais aussi des événements plus récents comme l’exécution du pilote jordanien, il me semble nécessaire d’évoquer la question du mal. Chez les catholiques, le diable – que l’on appelle aussi le diviseur – est celui qui se met en travers, non seulement de notre relation à Dieu et des échanges entre êtres humains, mais aussi en travers de nous-mêmes. Les Pères du désert nous enseignent que l’un des moyens de mener le combat intérieur contre le diviseur consiste à jeûner. L’idée m’est ainsi venue de proposer cette démarche aux côtés des autres religions, qui la pratiquent toutes.

Mohammed Chirani : J’ai tout de suite adhéré à ce projet de jeûne porté par les grandes traditions religieuses. Chez nous, aussi bien en France qu’en Algérie, où j’ai vécu dans ma jeunesse et appris l’arabe, il occupe effectivement une place centrale. Nous nous abstenons de nourriture et d’eau durant les journées du mois du Ramadan, mais aussi le dixième jour après le début de l’année selon le calendrier de l’islam, en souvenir du moment où Dieu a libéré les juifs de l’esclavage de Pharaon. C’est pour cela que je suis heureux de pouvoir prendre cette initiative auprès de l’ensemble des fils d’Abraham.

En quoi est-ce important de jeûner dans la situation tendue que nous vivons actuellement ?

M.C. Quand nous nous privons de boire et de manger, du matin au soir, notre corps s’affaiblit, nous pensons davantage à Dieu, nous sommes moins ­rattachés à la terre et à la matière. Nous devenons plus forts spirituellement et pouvons contenir notre colère. Cette maîtrise me semble vitale pour nous aider à faire face aux événements actuels.
Les chrétiens le perçoivent-ils aussi
comme une force ?

P.G. Tout à fait. Relisons les tentations du Christ au désert et notamment la première qui évoque la faim corporelle. Le diable lui lance : « Si tu es Fils de Dieu que ces pierres se transforment en pain. » Jésus répond alors : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Dans cet échange, nous passons d’un registre physique à une dimension plus spirituelle. Se priver de nourriture affaiblit le corps et atténue les passions qui nous divisent. Cette transformation en chacun de nous suscite des évolutions collectives.

Dans l’islam cette dimension communautaire compte-t-elle aussi ?

M.C. Effectivement, le jeûne nous ouvre aux autres, il nous amène notamment à devenir plus généreux vis-à-vis des pauvres. Lorsque nous avons faim, nous éprouvons ce que ressentent ceux qui n’ont pas accès à la nourriture. Nous prenons conscience que nous appartenons à une communauté où sont présents les nécessiteux avec qui nous devons partager.

P.G. Dans le livre d’Isaïe (58, 7), Dieu dit : « Le jeûne qui me plaît, c’est partager son pain avec celui qui a faim, héberger les pauvres sans abri… » Il ne faut pas concevoir le jeûne comme une privation, mais comme une autre manière de donner, de s’abstenir de toutes les passions qui nous dévorent pour nouer une relation plus juste avec les autres. Il s’agit de retrouver la joie du partage.

Vous insistez tous les deux sur la dimension spirituelle. Qu’apporte-t-elle par rapport à des jeûnes thérapeutiques ?

M.C. Il y a un hadith qui explique que « toutes les adorations, la prière, l’aumône, vous les faites pour vous, mais il y a une seule chose qui va directement à Dieu : le jeûne ». Toutes les autres adorations sont visibles. Par contre, personne ne peut savoir si vous ne mangez pas, cela ne regarde que vous et Dieu.

P.G. Le jeûne nous touche au plus intime de notre existence. Le Christ conseille de se cacher lorsque nous jeûnons. Chez les chrétiens, il s’arrête à la fin de l’après-midi pour que l’on puisse aller dîner avec des amis sans se vanter de sa pratique !

Concernant l’appel, vous laissez chacun libre de choisir le jour, pourquoi ?

P.G. Traditionnellement, les catholiques sont invités à se priver de nourriture plutôt le vendredi, jour de la crucifixion du Christ, mais aussi le mercredi, jour où Judas a trahi Jésus. En tout cas, ils ne doivent pas l’effectuer le dimanche.

M.C. Les musulmans le font plutôt le lundi et le jeudi, pas le vendredi. Les juifs, de leur côté, ne souhaitent pas que ce soit durant le shabbat, le samedi. Alors nous avons décidé de laisser chacun libre de choisir le jour qui lui convient afin de répondre à cet appel tout au long de la semaine !

Avraham Weill : « Il est de notre devoir d’unir nos forces »

© Bruno Levy pour La Vie
© Bruno Levy pour La Vie

Avraham Weil, rabbin de Toulouse, est membre du Consistoire.

« Dans le judaïsme, le jeûne est très présent, Nous pratiquons principalement le jeûne de Kippour et six autres qui font référence à des moments douloureux de l’histoire du peuple juif. Le jeûne est une invitation à réfléchir sur notre condition humaine, à une prise de conscience, parfois à la repentance, mais il ne vise pas nécessairement à combattre un mal ni à lutter contre les divisions. Les jours de jeûne, qui ne sont jamais des samedis en raison de shabbat, nous ne mangeons rien, et nous adoptons une attitude d’introspection et de contrition, sans notion de souffrance ou de mortification. En revanche, une manière de mener un combat spirituel collectivement est d’organiser de grands repas festifs qui rassemblent : en élevant la matière, on la sanctifie, c’est-à-dire en faisant de ces moments purement matériels des moments de spiritualité extraordinaires. Le judaïsme est une manière de vivre.

J’ai accepté de signer cet appel contre la violence et la division, parce que tout ce qui peut apporter plus de fraternité, apaiser ou faciliter le rapprochement est à soutenir. Ces actions communes doivent s’inscrire sur le long terme. Avec les rassemblements du 11 janvier, une étincelle a été allumée ; après l’émotion, il ne faut pas que le feu s’étouffe.

Ces événements se sont déroulés dans la continuité de ce qui se passe depuis longtemps en France. Il y avait eu des signaux, dont la fusillade de Merah à Toulouse, où alors nous avions été seulement 7000 à manifester, dont 90% de juifs, le 25 mars 2012 dans la ville rose, alors que trois militaires avaient été assassinés ainsi qu’un professeur et trois enfants. Il est de notre devoir d’unir nos forces afin de montrer au monde entier que les valeurs que nous portons et que nous cultivons ne peuvent pas nous amener à nous haïr et à semer la discorde, mais, au contraire, à conduire à plus de tolérance et de respect. Même si nous ne partageons pas les mêmes convictions, nous sommes toutes et tous les créatures du Dieu unique, attachés par-dessus tout à la fraternité, socle de notre République. Cette initiative vient prolonger l’esprit salutaire du 11 janvier. »

Matthieu Ricard : « Agissons pour un altruisme durable »

© Bruno Levy pour La Vie
© Bruno Levy pour La Vie

Moine bouddhiste, Matthieu Ricard est auteur de Plaidoyer pour l’altruisme, la force de la bienveillance (Pocket).

« Le bouddhisme a plutôt tendance à privilégier au jeûne – « Nyoung-Né », en tibétain –, la frugaliteé et le non-attachement à la nourriture, aux vêtements et aux biens matériels, en général. Il existe cependant une tradition, assez répandue chez les laïcs, mais aussi chez les moines et surtout chez les nonnes, qui consiste à jeûner en groupe pendant deux jours et à se placer dans une attitude de compassion envers tous les êtres en chantant des mantras. Cette pratique spirituelle a été initiée au XIe siècle par la nonne bouddhiste du Cachemire, Lakshmi. C’est après avoir eu une vision du bouddha de la compassion, Avalokiteshvara, doté de 1000 bras, 1000 yeux et 11 têtes, que l’ancienne lépreuse en formalisa les principes par écrit.

Beaucoup plus rare, la pratique yogique durant laquelle les méditants très avancés renoncent à la nourriture classique pour « se nourrir », dans leurs visualisations, de l’essence des éléments et de la nature : des fleurs, du ciel, des pierres… Personnellement, je n’ai fait cette expérience que deux fois, dont une en Thaïlande, pour accompagner un de mes frères malades. Mais après la tragédie de Charlie Hebdo, il me semble plus que jamais utile de rassembler toutes les religions autour d’une même cause, celle du respect mutuel, de la tolérance et de la bienveillance. En jeûnant collectivement, on met en exergue l’impérieuse nécessité de remédier aux inégalités sociales et d’instiller davantage de solidarité entre les populations, au-delà de l’émotion du moment. Une déclaration par l’action en faveur d’un altruisme durable. »

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République Centrafricaine : « Le conflit est politique et non religieux… »

centrafrica « Si vous nous voyez ensemble, cela signifie que la coexistence religieuse entre centrafricains est possible. Le conflit (en cours) dans notre pays n’est pas religieux mais il est le fruit de la manipulation politique qui exploite la religion » déclarent à l’Agence Fides trois des collaborateurs des responsables religieux ayant fondé la plateforme interreligieuse pour la paix en République centrafricaine (S.Exc. Mgr Nzapalainga, Archevêque de Bangui, l’imam Kobin Layana et le pasteur Nguerekoyame Gbangou – voir Fides 20/11/2014) qui ont participé à Rome à un cours de formation visant à soutenir la paix et la coexistence des communautés religieuses organisé par la Communauté de San Egidio.

« Malheureusement, il existe des personnes en Centrafrique qui ne sont pas pleinement conscientes de cette situation et se sont enrôlées dans les différentes milices qui se combattent en pensant défendre leur communauté » déclarent les membres de la plateforme interreligieuse pour la paix. « Nos responsables religieux se sont mis d’accord pour désamorcer cette spirale qui manipule la religion à des fins politiques. Nous devons être les premiers, nous centrafricains, à nous opposer à cette crise, en cherchant à la résoudre avec l’aide internationale ».
Les collaborateurs des trois responsables religieux décrivent un certain nombre d’exemples concrets d’aides entre les différentes communautés. A Bangui, par exemple, dans un quartier à majorité musulmane, différents chrétiens ont été protégés des violences par les musulmans ou bien leurs maisons ont été protégées alors que les chrétiens avaient fui, de même que des musulmans ont été protégés par des chrétiens.
Un autre exemple de coexistence est offert par la Paroisse Notre-Dame de Fatima de Bangui, au sein de laquelle existent différentes activités entre chrétiens et musulmans, comme des matchs de football et d’autres activités communes.
« Le problème le plus urgent est le désarmement. Trop d’armes sont en circulation et différents jeunes anciens combattants se sont transformés en bandits qui sèment la terreur et l’insécurité. Il faut cependant avant tout désarmer les âmes des personnes. Et c’est là que les religions peuvent jouer un rôle fondamental » concluent les représentants de la plateforme interreligieuse pour la paix en Centrafrique.

(L.M.) (Agence Fides 06/02/2015)

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Pierre Rabhi : « L’humanité n’est pas intelligente »

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Combattre la violence par la violence ? 

paixFace au retour de la guerre contre le terrorisme, les enseignants du Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg viennent de publier une prise de position qui donne des pistes de réflexion et d’action dans la perspective des Églises de paix.

Les Etats occidentaux réagissent actuellement contre le terrorisme des milices de l’EI (Etat Islamique) en Irak et en Syrie, avec des frappes aériennes et des livraisons d’armes. Devant les horreurs qui nous sont rapportées, cette réaction est approuvée en bien des endroits, y compris dans les Eglises. Alors que celles-ci protestaient encore largement en 2003 contre l’invasion américaine en Irak, de nombreuses voix se font entendre pour justifier les interventions militaires en les considérant comme une prise de responsabilité conforme à la foi chrétienne.
En tant que Centre de formation du Bienenberg, nous suivons la tradition des Eglises de paix d’après laquelle un engagement pacifiste découle de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus- Christ. Une telle position est une fois de plus remise en question par les événements horribles et menaçants que nous connaissons. Tout d’abord, nous sommes nous aussi profondément ébranlés (si toutefois on peut l’être dans un pays aussi sécurisé que la Suisse) quand nous entendons que des chrétiens et d’autres minorités sont persécutés et mis à mort. Nous ressentons nous aussi de l’impuissance, de la colère et le désir qu’on mette rapidement un terme à ces agissements brutaux. Cependant, nous croyons malgré tout que dans cette situation, des convictions pacifistes ne sont pas devenues illusoires. Au contraire, comme chrétiens, nous sommes mis au défi de chercher dans l’Evangile une relation non-violente avec les ennemis. Nos réflexions s’adressent donc tout d’abord à ceux qui confessent Jésus-Christ comme Prince de la paix et qui le suivent. Nous comprenons son exhortation à aimer ses ennemis comme un appel adressé à l’Eglise d’être le témoin dans ce monde du royaume de Dieu à venir.
Nous partageons avec ces lignes quelques réflexions, encore inachevées, sur des événements qui nous laissent parfois sans voix. Nous exprimer, c’est prendre le risque de paraître lourds et cyniques. Nous sommes bien conscients de ne pas avoir une réponse satisfaisante à tout. Mais nous aimerions partager nos luttes avec les questions oppressantes que posent toujours à nouveau de telles explosions de violence. Certes, nous savons qu’il est facile de parler quand on se trouve à une distance confortable des confrontations et de leurs cortèges de violences. Nous reconnaissons encore bien volontiers que dans le domaine de la prévention, nous sommes restés trop longtemps passifs et nous n’avons de loin pas épuisé toutes les possibilités existantes. Pourtant, nous ne voulons pas nous laisser paralyser par l’impuissance et la résignation. Nous voulons continuer à participer à la « recherche de la paix » (Hb 12.14), humblement et avec l’aide de l’Esprit de Dieu. Ceci, nous le faisons par attachement et par solidarité avec les victimes de ces agissements inhumains. Seigneur, aie pitié !
1RE OBJECTION : LE PACIFISME (CHRÉTIEN) N’EST-IL PAS IRRÉALISTE ET NAÏF ?
En ces jours, certains qualifient le pacifisme chrétien de naïf(1). Un tel reproche n’est pas nouveau. Il est connu et récurrent. Tout au long de l’histoire, on s’est moqué des personnes et des mouvements qui se sont opposés à la logique ambiante de la violence et contre-violence. Certes, les puissants n’ont pas seulement considéré ces personnes comme de doux rêveurs inoffensifs. Ils pressentaient les enjeux et se demandaient, inquiets, ce qu’il adviendrait si elles en convainquaient d’autres à refuser la violence. Ils ont alors souvent donné eux-mêmes rapidement la réponse, sous forme de persécution et de peine de mort. Les anabaptistes en savent quelque chose. Ainsi, la question : « Qu’adviendra-t-il ? » est la plupart du temps restée sans réponse. Et c’est dommage, car avec le recul, bien des récits ont été rapportés d’artisans de paix qui, avec leur pacifisme soi-disant naïf, ont empêché ou arrêté des effusions de sang(2). Ce sont des histoires de revirements inattendus, rendus possibles précisément parce que des personnes ont agi de manière « irréaliste », dans le meilleur sens du terme. Elles se sont exercées à une « culture de la paix »(3), en donnant une réponse alternative à la violence. L’affirmation selon laquelle le pacifisme chrétien serait fondamentalement condamné à l’échec n’est donc pas vraie, même si, bien sûr, le succès espéré n’est pas non plus garanti. Mais chacun sait qu’il en va de même des interventions militaires.
Par ailleurs, nous ne devons pas oublier que le pacifisme chrétien est un chemin qui coûte(4). Il s’apparente en ce sens aussi aux interventions militaires. L’espoir de pouvoir mener une guerre « propre » avec des armes intelligentes, grâce auxquelles on pourrait viser et tuer « uniquement » les terroristes sans faire d’autres victimes, s’est depuis longtemps révélé illusoire. Existe-t-il dès lors une si grande différence entre l’abnégation des soldats armés et celle des chrétiens pacifistes, pour que les derniers seulement soient considérés naïfs et irréalistes ?
2ÈME OBJECTION : SEULE LA VIOLENCE PEUT ARRÊTER LA VIOLENCE
Il y a 11 ans, les Américains ont entrepris de faire tomber le dictateur irakien de l’époque, Saddam Hussein, présenté comme faisant partie de l’ « axe du mal ». La réussite fut fêtée comme le succès rapide d’une puissante machinerie militaire. Mais très rapidement, on s’est rendu compte à quel point la stratégie avait été pensée à court terme. Au lieu de pouvoir se retirer rapidement comme prévu, les troupes de combat américaines se sont retrouvées impliquées dans une guérilla qui a duré de nombreuses années, faisant beaucoup de victimes et occasionnant des dépenses faramineuses. Lorsqu’en 2011 les dernières troupes ont enfin pu être retirées, elles ont laissé derrière elles une région politiquement instable avec un pouvoir inexistant – un vide comblé depuis, de plus en plus souvent, par des groupuscules radicaux. L’intervention militaire a certes écarté un dictateur, mais elle a aussi provoqué de nouveaux excès de violence. Le même phénomène existe en bien d’autres endroits du monde. Benjamin L. Corey demande dès lors à juste titre : « Si c’est l’usage de la violence qui nous a amenés jusqu’ici, pourquoi pensons-nous que davantage de violence pourrait permettre de changer les choses en bien ? ».(5)
Sous le sigle R2P (Responsibility To Protect, « La responsabilité de protéger »), des cercles politiques et religieux se sont prononcés en faveur d’un programme en trois étapes pour résoudre ou empêcher les conflits violents : prévention, réaction, reconstruction (6). L’exemple de l’Irak nous rappelle douloureusement qu’on envisage dans les conflits, dans la précipitation, uniquement des réactions violentes. Celles-ci, au final, non seulement ne résolvent pas les conflits, mais les aggravent parfois. De telles interventions militaires promettent souvent beaucoup plus que ce qu’elles apportent au bout du compte. Qu’adviendrait-il si, dans les situations de grandes tensions, on investissait au moins autant d’argent dans la prévention et la reconstruction (y compris la prise en charge des traumatismes) que dans l’arsenal militaire censé assurer ou rétablir la paix (7) ?
3ÈME OBJECTION : DEVONS-NOUS NOUS CONTENTER D’ÊTRE SPECTATEURS DE CES AGISSEMENTS ?
Non. La théologie de la paix n’est pas synonyme de passivité ni d’indifférence. La situation actuelle exige une réaction. Toute la question est de savoir par quels moyens. Une intervention militaire semble justifiée depuis longtemps. Pourtant, un regard sur l’histoire montre que plus d’une « guerre juste » a été menée pour des raisons douteuses, en contradiction par rapport à l’intention initiale. Quels sont les buts de la coalition internationale en Irak ? Respecte-t-elle elle-même, dans ses interventions militaires, le droit qu’elle exige de ses ennemis ? Pourquoi, dans de nombreux autres cas d’injustice et de mépris de la vie humaine, n’entend-on pas d’appel à la responsabilité de protéger ?
Nous sommes convaincus qu’il faut affronter le mal. Mais la violence ne nous paraît pas être un moyen approprié. Voici quelques alternatives :
– Prier. Beaucoup de chrétiens demandent des choses curieuses à Dieu dans leurs prières. Celui qui demande, par exemple, du beau temps malgré des prévisions météorologiques mauvaises, ne demande-t-il pas à Dieu d’abolir les lois météorologiques ? Pourquoi cette confiance dans la puissance de Dieu disparaît-elle si rapidement lorsqu’il est question de guerre et de paix ? Ces jours, si nous prions pour les victimes et les personnes menacées, et pour les auteurs des violences, nous le faisons dans la confiance en la promesse divine exprimée en Za 4.6 : « Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit ».
– Des interventions pacifiques non-violentes. Souvent ignorées par les reportages grand public, certaines personnes prennent le risque de s’interposer sans armes entre deux fronts en conflit, dans différentes régions du monde (8). Elles ne ferment pas les yeux devant le mal, mais le confrontent courageusement par une présence non armée. Dans leur vulnérabilité, elles brisent le schéma classique ami-ennemi, ouvrant parfois des espaces d’action inattendus. Leurs récits, impressionnants, prouvent qu’il existe une « troisième voie ». Ils interpellent et défient les modèles habituels de résolution de conflits.(9) De telles interventions nous rappellent l’importance du contact direct avec les hommes et les communautés religieuses sur place, pour ne pas nous laisser entraîner sans réfléchir, par les médias, dans des distinctions sans nuances entre les « bons » et les « mauvais ». Dans la recherche d’une action adéquate contre le terrorisme de l’EI, nous voulons donc tout particulièrement écouter la voix des chrétiens directement concernés.
– Aide aux réfugiés. L’histoire anabaptiste nous rappelle que beaucoup de personnes ont réagi à la répression et à la persécution en s’enfuyant. Nombre d’entre elles ont fait l’expérience de la solidarité et de l’hospitalité. Aujourd’hui, nous pouvons nous aussi prendre nos responsabilités, animés par une générosité analogue : en contribuant sur place aux premiers secours, en facilitant ici en Europe l’accueil de réfugiés – accueil que nos autorités empêchent encore trop souvent.(10)
– L’engagement de forces policières. Certains cercles chrétiens réfléchissent à l’engagement d’unités de police internationales, dans l’esprit de Just policing. Formées pour la résolution non-violente des conflits et liées par le droit international et les droits de l’homme, de telles unités peuvent intervenir pour protéger les gens. Est-ce possible sans aucune arme ? La question fait débat. Mais même si ces unités de police n’intervenaient que de façon mesurée, par exemple pour sécuriser un couloir humanitaire, ce serait déjà une stratégie radicalement différente comparée à la mise sur pied d’une intervention militaire massive destinée à anéantir l’ennemi. Les cercles de chrétiens pacifistes qui jugent de telles interventions acceptables prônent un « usage de la force sans morts ».(11)
4ÈME OBJECTION : LA BIBLE NE PARLE-T-ELLE PAS D’UNE VIOLENCE NÉCESSAIRE ?
Incontestablement, il y a dans la Bible quelques textes surprenants où la violence est voulue par Dieu, ou tout du moins présentée comme légitime. Il nous paraît toutefois inconvenant d’extrapoler à partir de ces textes pour déclarer que la violence serait parfois nécessaire, ou pour présenter cette position comme une vérité générale. Car les grandes lignes du message biblique, pris dans son ensemble, montrent clairement ce à quoi Dieu tient particulièrement : le shalom, une paix juste. Jésus est celui qui a le mieux révélé cette volonté de paix globale. Sans aucun compromis, il a lutté contre toute pseudo-religion, contre l’injustice et le pharisaïsme, tout en aimant ses ennemis au lieu de les tuer – et ce, même lorsque les autorités politiques et religieuses l’ont condamné à mourir sur la croix. Par la résurrection de Jésus le matin de Pâques, Dieu a dénoncé la logique de la violence, éclairant ainsi la justice accomplie par Jésus et la voie par lui tracée. L’Eglise primitive, en réfléchissant à l’histoire de Jésus, est arrivée à la conclusion que Dieu a répondu à la haine des hommes par un amour réconciliateur (Rm 5.10). Au lieu de rendre les coups, Dieu a embrassé le monde en lui procurant le shalom. Il est évident que Jésus s’est lui aussi donné en exemple, pour montrer comment le shalom peut apparaître parmi les hommes (Phi 2.5-11). En tant que chrétiens, nous nous sentons par conséquent appelés à suivre les pas de Jésus (1 P 2.21 ; Lc 22.49-51) et à vaincre le mal par le bien (Rm 12.21). Ce faisant, nous sommes aussi conscients que rien ne garantit que ce chemin mènera toujours au succès. Au cours des siècles, les artisans de paix ont parfois payé un lourd tribut. Cependant, le message de la résurrection éveille en nous la conviction que ce ne sont pas la haine et la mort qui ont le dernier mot, mais l’amour de Dieu qui restaure. Nous prions donc que notre peur cède la place à cet amour offert, aussi à l’ennemi.(12)

le collège enseignant du Centre de formation du Bienenberg,
Lukas Amstutz, Frieder Boller, Heike Geist, Hanspeter Jecker, Denis Kennel, Bernhard Ott, Michel Sommer, Marcus Weiand, Marie-Noëlle Yoder
16 septembre 2014.

NOTES

(1) Ce manque de réalisme du pacifisme chrétien a récemment été dénoncé par Reinold Scharnowski dans son article « Allerletzte Möglichkeit ist Waffen-gewalt » (« En dernier recours, la puissance des armes »,http://www.livenet.ch/themen/glaube/glaube/261886-allerletzte_moeglichkeit_ist_waffengewalt.html).

(2)Cornelia Lehn a rassemblé quelques-uns de ces récits dans Histoires d’Hier et d’Aujourd’hui, Cahier de Christ Seul N° 4/1990, et Bonnes nouvelles de par le monde, Cahier de Christ Seul N° 4/1991, Editions mennonites.

(3)Cf. Alan et Eleanor Kreider, Paulus Widjaja : A Culture of Peace: God’s Vision for the Church, Good Books, 2005 (en allemand : Eine Kultur des Friedens: Gottes Vision für Gemeinde und Welt, Schwarzenfeld, 2008).

(4)Ron Sider en a fait l’esquisse dans « Gottes Volk versöhnt » (« Le peuple de Dieu réconcilie »), XI. Mennonitische Weltkonferenz Straßburg, 1984: Hauptansprachen, Strasbourg, CMM, p. 35-39 (en anglais) God’s People Reconciling

(5)theolgiestudierende

(6)Ce concept est expliqué en détail http://www.schutzverantwortung.de. Pour une discussion détaillée dans la perspective des Eglises de paix, voir Jakob Fehr, cf.http://www.dmfk.de/fileadmin/downloads/Fehr_-_R2P_die_Konfrontation_mit_dem_Boesen.pdf.

(7)Pour un exemple d’élaboration d’une stratégie durable en Irak, voir is-there-a-nonviolent-response-to-isis

(8)Comme par exemple les Christian Peacemaker Team (cpt.org)

(9)Voir par exemple deux rapports sur http://mennoworld.org/2014/09/01/cpt-aids-refugees-seeking-safety-in-iraqi-kurdistan et jim-foley-is-and-what-i-learned-from-being-kidnapped.

(10)L’Américain Benjamin L. Corey se demande : « Pourquoi n’organisons-pas le plus grand pont aérien depuis celui de Berlin pour tirer toutes ces minorités religieuses et ethniques de leur détresse et leur offrir l’asile aux USA ? ».

(11)Cf. la conférence de Fernando Enns, « Gerechter Frieden zwischen Interventionsverbot und Schutzgebot » (« Une paix juste entre l’interdiction d’intervention et le devoir de protection », http://friedensbildung-schule.de/sites/friedensbildung-schule.de/files/anhang/medien/fbs-responsibility-protect-449.pdf).

(12)Alice Su témoigne du vécu d’une telle transformation surhttp://gospelworldview.wordpress.com/2014/09/03/1-john-isis-and-the-gospel-versus-terror (en allemand sur bienenberg-blog.ch)

ANNEXE. BIBLIOGRAPHIE EN FRANÇAIS POUR ALLER PLUS LOIN

– Neal Blough, Le pacifisme évangélique : Le pacifisme évangélique
– Collectif, Des pas vers la paix – Recueil d’articles en forme d’impulsions, Dossiers de Christ seul, Editions Mennonites, Montbéliard, 4/2003-1/2004, 124 pages
– Collectif, Guerre ou paix ?, Cahiers de Christ seul, Editions Mennonites, Montbéliard, 4/1992 (avec l’article de John H. Yoder, “Que feriez-vous si… ?”)
– Frédéric de Coninck, Tendre l’autre joue ? La non-violence n’est pas une attitude passive, Farel, Marne-la-Vallée, 2012
– Laserre Jean, Les chrétiens et la violence, Ed. Olivétan, Lyon, 255 p. (première édition en 1965)
– Gabriel Monnet, Tendre l’autre joue ? : Tendre l’autre joue?
– Ron Sider, Explorer les limites de la non-violence au 21e siècle :
Explorer les limites de la non-violence au 21e siècle
– Yoder John H., Jésus et le politique – La radicalité éthique de la croix, Presses Bibliques Universitaires, Lausanne, 1984
– Yoder John H., De la paix du Christ à la « politique » de l’Eglise, collection Perspectives anabaptistes, Excelsis, Charols, 2014, 271 pages

 

Source : http://www.christ-seul.fr/article.asp?id=2083

 

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