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La France a-t-elle oublié Hiroshima et Nagasaki ?

 

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Tribune des organisations membres de la campagne ICAN France (dont le MIR-France) parue dans Libération du 4 août 2025

L’idée portée par Emmanuel Macron d’européaniser la dissuasion nucléaire française s’inscrit dans une fuite en avant mortifère qui gagne dangereusement le monde, s’alarment des ONG, au moment où l’on commémore l’horreur des 6 et 9 août 1945.

L’idée portée par Emmanuel Macron d’européaniser la dissuasion nucléaire française s’inscrit dans une fuite en avant mortifère qui gagne dangereusement le monde, s’alarment des ONG, au moment où l’on commémore l’horreur des 6 et 9 août 1945.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 220 000 personnes ont péri à Hiroshima et Nagasaki entre les et 9 août et la fin de l’année 1945. Parmi elles, près de 38 000 enfants. Celles qui ont survécu, les hibakusha, sont la mémoire vivante de l’horreur nucléaire. Elles ont été marquées chaque jour de leur existence dans leur chair et leur esprit : maladies radio-induites, exclusion sociale, stress post-traumatique, fausses couches… Leurs descendants sont également impactés par ces explosions.

Visiter Hiroshima ou Nagasaki bouleverse quiconque se rend sur les lieux de mémoire. Comment expliquer alors qu’Emmanuel Macron ait pu écrire, en 2023, sur le livre d’or du Musée de la paix d’Hiroshima, à la suite de la réunion du G7, ces mots de compassion empruntés à Albert Camus, que « la paix est le seul combat qui mérite d’être mené», et marteler, d’un ton martial, ce 13 juillet lors d’un discours aux armées : « Pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant » ?

En quelques secondes, sa compassion

pour les victimes s’est effacée au profit de l’affirmation péremptoire d’une puissance qui repose sur la pérennisation d’un arsenal nucléaire et sur l’exercice permanent de la menace d’emploi de ces armes de destruction massive. Au-delà de l’éthique, ces paroles heurtent les fondements mêmes du droit international. Elles contredisent la Charte des Nations unies, qui appelle à «maintenir la paix», à « [s’abstenir] de recourir à la menace ou à l’emploi de la force », à agir pour la réduction des armements. Elles piétinent les principes de sécurité collective, de coopération internationale, d’égalité souveraine entre les peuples.

Les commémorations du 6 et du 9 août n’ont qu’un seul but : rappeler l’impensable pour empêcher qu’il ne se reproduise. Pourtant, les signaux sont inquiétants. Si l’arme nucléaire n’a pas été directement utilisée au cours d’une guerre depuis 1945, le tabou autour de son emploi se fissure. Les discours encourageant à plus d’armes nucléaires comme systèmes de protection (par exemple du Premier ministre belge, De Wever, et du président polonais, Duda) et les actes proliférants (accroissements des arsenaux britanniques et chinois, renforcement de la composante nucléaire aérienne de l’Inde par la vente de Rafales), ajoutés aux menaces explicites (Russie, Corée du Nord) font que sa fin devient possible.

Le Président veut étendre l’ombre de la dissuasion de la France à l’échelle européenne. Faire peur à Poutine, compenser le retrait américain, garantir la sécurité du continent… Ce raisonnement, aux allures de stratégie, n’est en réalité qu’une fuite en avant. Il alimente une spirale d’insécurité, où chaque mouvement provoque une réaction, où la prolifération nucléaire est inévitable.

Confrontée à cette logique de préparation au suicide collectif, une majorité croissante d’Etats, y compris européens, membres ou signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), contestent aujourd’hui frontalement cette vision du monde fondée sur la dissuasion nucléaire.

Leur attitude repose en premier lieu sur une logique de renforcement de la sécurité collective, et non sur la naïveté ou l’angélisme. Ils veulent, eux aussi, protéger leurs « intérêts vitaux » menacés en permanence par les conséquences potentielles d’un emploi délibéré, involontaire, accidentel ou dû a une erreur de calcul d’armes nucléaires. Ils savent qu’une guerre nucléaire au cœur de l’Europe, ou dans le sud asiatique, aura des conséquences tant humanitaires qu’économiques ou climatiques, quel que soit l’emplacement géographique de leur Etat.

Deuxièmement, ces Etats rappellent que la dissuasion nucléaire est une théorie invérifiable, qui repose sur la chance et une perception de la rationalité des adversaires, or celle-ci est obligatoirement différente pour chacun des protagonistes. Lors de la troisième réunion du TIAN, en mars 2025, ils ont déclaré sans ambiguïté : « L’affirmation selon laquelle la dissuasion nucléaire a déjà permis d’éviter une guerre a  grande échelle et un conflit nucléaire [est] impossible a  prouver de manière concluante, et il n’existe aucune certitude quant à son efficacité future. »

Enfin, les gouvernements engagés dans le TIAN sont lucides : la dissuasion nucléaire n’est pas la solution, elle est le problème. Elle entretient une logique d’affrontement, renforce la course aux armements (nucléaires comme conventionnels), fragilise les traités et légitime enfin l’exercice de la menace comme mode de relation entre Etats. L’idée d’européaniser la dissuasion française est un engrenage dangereux. Elle provoquera des réactions russes, nourrira les ambitions d’autres puissances nucléaires ou du seuil, et alimentera la fin du régime de non-prolifération nucléaire.

L’appel d’Albert Camus le 8 août 1945, deux jours après Hiroshima, est plus que jamais d’actualité : « Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »

Premières organisations membres de ICAN France signataires :

Greenpeace France,

Observatoire des armements,

Initiatives pour le désarmement nucléaire,

Mouvement national de lutte pour l’environnement,

Mouvement pour une alternative Non-violente,

Pugwash- France,

Union européenne de la paix,

Mouvement de la paix,

Collectif Bourgogne-Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires,

Abolition des armes nucléaires – Maison de vigilance,

Collectif finistérien pour l’interdiction des armes nucléaires,

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples,

Agir pour le désarmement nucléaire Bourgogne-Franche- Comté, Feyzin-Europe,

Mouvement international de la Réconciliation France,

Union démocratique bretonne,

Mouvement Utopia,

Réseau Sortir du nucléaire.

Cet article est paru dans Libération (site web) : 

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-france-a-t-elle-oublie-hiroshima-et-nagasaki-20250804_VICHHCYBTRH3JHSHP3Y5A6X2IE/

 

Has France forgotten Hiroshima and Nagasaki?

 

By member organizations of the ICAN France campaign published in Libération on 4 August 2025

Emmanuel Macron’s idea of Europeanizing France’s nuclear deterrent is part of a deadly rush forward that is dangerously spreading across the world, NGOs warn, as we commemorate the horror of August 6 and 9, 1945. According to the International Committee of the Red Cross, 220,000 people died in Hiroshima and Nagasaki between August 6 and 9 and the end of 1945. Among them were nearly 38,000 children. Those who survived, the hibakusha, are the living memory of nuclear horror. They have been marked every day of their lives in their flesh and spirit: radiation-induced diseases, social exclusion, post-traumatic stress, miscarriages… Their descendants are also affected by these explosions.

Visiting Hiroshima or Nagasaki is a deeply moving experience for anyone who goes to these places of remembrance. How, then, can we explain that Emmanuel Macron was able to write, in 2023, in the guest book of the Hiroshima Peace Museum, following the G7 meeting, these words of compassion borrowed from Albert Camus, that « peace is the only fight worth fighting », and then hammer home, in a martial tone, on July 13 during a speech to the armed forces: “To be free in this world, you must be feared. To be feared, you must be powerful”? In a matter of seconds, his compassion for the victims gave way to the peremptory assertion of a power based on the perpetuation of a nuclear arsenal and the permanent threat of the use of these weapons of mass destruction.

Beyond ethics, these words strike at the very foundations of international law. They contradict the United Nations Charter, which calls for « maintaining peace », “refraining from the threat or use of force,” and acting to reduce armaments. They trample on the principles of collective security, international cooperation, and sovereign equality among peoples.

The commemorations on August 6 and 9 have only one purpose: to remember the unthinkable in order to prevent it from happening again. Yet the signs are worrying. Although nuclear weapons have not been used directly in war since 1945, the taboo surrounding their use is cracking. Discourse encouraging more nuclear weapons as a means of protection (for example, by Belgian Prime Minister De Wever and Polish President Duda) and actions Hiroshima, Japan, about a month after the US nuclear bombing of August 6, 1945) or proliferating (increases in British and Chinese arsenals, strengthening of India’s nuclear air force through the sale of Rafale fighter jets), added to explicit threats (Russia, North Korea), make the end of this taboo possible.

The President wants to extend the shadow of France’s deterrence to the European level. To scare Putin, compensate for the American withdrawal, guarantee the security of the continent… This reasoning, which looks like a strategy, is in reality nothing more than a headlong rush. It fuels a spiral of insecurity, where every move provokes a reaction, where nuclear proliferation is inevitable.

Faced with this logic of preparing for collective suicide, a growing majority of states, including European ones, parties to, or signatories of, the Treaty on the Prohibition of Nuclear Weapons (TPNW), are now openly challenging this worldview based on nuclear deterrence. Their attitude is based primarily on a logic of strengthening collective security, not on naivety or idealism. They too want to protect their “vital interests,” which are constantly threatened by the potential consequences of the deliberate, unintentional, accidental, or miscalculated use of nuclear weapons. They know that a nuclear war in the heart of Europe or in South Asia will have humanitarian, economic, and climatic consequences, regardless of the geographical location of their state.

Secondly, these states point out that nuclear deterrence is an unverifiable theory, based on luck and a perception of the rationality of adversaries, which is necessarily different for each of the protagonists. At the third TPNW meeting in March 2025, they stated unequivocally: « The claim that nuclear deterrence has already prevented large-scale war and nuclear conflict [is] impossible to prove conclusively, and there is no certainty about its future effectiveness. »

Finally, the governments involved in the TPNW are clear-headed: nuclear deterrence is not the solution, it is the problem. It perpetuates a logic of confrontation, reinforces the arms race (both nuclear and conventional), weakens treaties, and ultimately legitimizes the use of threats as a means of relations between states. The idea of Europeanizing French deterrence is a dangerous spiral. It will provoke Russian reactions, fuel the ambitions of other nuclear or threshold powers, and contribute to the end of the nuclear non-proliferation regime.

Albert Camus’ appeal on August 8, 1945, two days after Hiroshima, is more relevant than ever: “Faced with the terrifying prospects opening up before humanity, we see even more clearly that peace is the only battle worth fighting. It is no longer a prayer, but a command that must rise from the people to their governments, the command to choose definitively between hell and reason.”

Signatures

 

Link to Libération‘s website: 

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-france-a-t-elle-oublie-hiroshima-et-nagasaki-20250804_VICHHCYBTRH3JHSHP3Y5A6X2IE/

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Cahiers de la Réconciliation n° 1-2 2025

Violence de la société et rôle des chrétiens

Chacun(e) constate une montée de la violence dans les relations sociales à tous les niveaux et une agressivité assez générale qui va des relations interpersonnelles jusqu’au sommet de l’État et aux rapports entre les nations.

C’est un délitement et une destruction des liens sociaux entre les individus qui affaiblit l’unité de la société et sa capacité à relever collectivement les défis sociaux, économiques et environnementaux.

Dans ce dossier des Cahiers de la Réconciliation, un sociologue et un pasteur nousinvitent, chacun à leur façon, à comprendre les mécanismes de cette dégradation des relations et interrogent le rôle que les chrétiens pourraient jouer dans la société dans ce domaine.

Vous trouverez aussi des information sur les engagements du MIR France : Israël-Palestine, lutte contre les armes nucléaires, objection de conscience en Europe.
Ana Raffai poursuit sa méditation et sa réflexion sur l’action sur la paix en temps de guerre, à partir de son expérience dans les Balkans.

Commande au secrétariat du MIR.

 

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Le rapport annuel du BEOC sur l’objection de conscience est paru

Un appel à sauvegarder le droit de refuser de tuer et de résister aux guerres


Le Bureau européen pour l’objection de conscience (EBCO) vient de publier son rapport annuel « Objection de conscience au service militaire en Europe – 2024 ».

Chaque année, l’EBCO publie un rapport annuel sur l’objection de conscience au service militaire en Europe, en s’appuyant sur les contributions des gouvernements nationaux, des institutions de défense des droits de l’homme, des ONG et des réseaux de solidarité. Le rapport est présenté au Parlement européen, à l’Assemblée parlementaire et au Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, ainsi qu’aux autorités nationales compétentes – chaque fois accompagné d’une série de recommandations ciblées.

L’objection de conscience au service militaire est un Droit humain fondamental qui doit être protégé. Elle est inhérente au Droit humain à la liberté de pensée, de conscience et de religion, énoncé à l’art. 18 de la Déclaration des droits de l’homme, à l’art. 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), à l’art. 10 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne – et, tel que défini par le Forum européen de la jeunesse et la Déclaration des 75 droits de l’homme de l’ONU, est un droit de la jeunesse.

Ce rapport 2024 présente la situation de l’objection de conscience dans 49 pays européens et analyse les développements dans les organes internationaux et la jurisprudence.

Il documente en particulier les violations persistantes des droits des objecteurs de conscience – notamment en Russie, en Ukraine, au Belarus, en Turquie, à Chypre et en Grèce – et les nouvelles menaces qui pèsent sur le droit à l’objection de conscience dans le cadre du Conseil de l’Europe. Notamment, le BEOC et ses partenaires ont intenté une action en justice en déposant une plainte collective auprès du Comité européen des droits sociaux au sujet de la Grèce, reflétant ainsi une volonté plus large de faire respecter les protections prévues par la Charte sociale européenne.

En publiant ce rapport, le BEOC rappelle que, bien que ce rapport se concentre sur les pays membres du Conseil de l’Europe, il est également solidaire de tous les prisonniers d’opinion, des résistants non-violents à la guerre et à la militarisation dans le monde entier, y compris en Israël/Palestine, au Myanmar, au Soudan, en Colombie et dans d’autres pays qui n’entrent pas dans le champ d’application géographique de ce rapport.

Télécharger le rapport en anglais : 2025-06-05-EBCO_Annual_Report_2024

Vers le site du BEOC

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Non aux armes nucléaires

Déclaration interconfessionnelle adressée à la troisième réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Déclaration signée par le Mouvement international de la Réconciliation (MIR/IFOR) et qui sera rendue publique le 4 mars lors du débat général de la 3MSP qui se tient au siège de l’ONU à New York

 

Appartenant à des traditions de foi diverses, uni.es dans notre croyance commune que la vie est sacrée et dans la recherche de la justice, de la paix et de la dignité humaine, nous félicitons les États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) pour leur engagement historique et leur leadership dans l’instauration d’un monde sans armes nucléaires. Chaque signature et chaque ratification de ce traité sont des actes courageux et des lueurs d’espoir, et nous vous en félicitons.

À l’occasion de cette troisième réunion des États parties, nous nous trouvons une fois de plus à un moment critique, avec des tensions mondiales toujours plus fortes, des crises humanitaires dans de nombreuses régions du monde, l’aggravation des effets du changement climatique et la menace accrue de l’utilisation d’armes nucléaires. Dans notre lutte permanente contre ces menaces existentielles, l’abolition des armes nucléaires ne peut être un objectif lointain ; c’est une exigence pour notre survie collective.

Cette année marque le 80e anniversaire des horribles bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Nous faisons solennellement mémoire de tous les hibakusha, qui ont vécu des souffrances inimaginables infligées par ces armes inhumaines et nous leur rendons hommage. Nous rendons aussi hommage à Nihon Hidankyo, qui a reçu le dernier prix Nobel de la paix, pour son leadership et son courage sans faille dans l’avènement d’un monde sans armes nucléaires. En nous appuyant sur la prise de conscience mondiale des conséquences dévastatrices des armes nucléaires, nous devons saisir cette opportunité et cet élan pour réaliser des progrès tangibles vers le désarmement nucléaire.

En tant que croyants, nous prions. Nous prions pour que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées. Nous prions pour que les personnes dont la vie a été affectée par ces armes horribles reçoivent de l’aide et des réparations dès que possible. Nous prions pour que toutes les nations prennent conscience de la folie de la logique qui consiste à revendiquer sa propre sécurité au détriment de la survie de l’humanité et de notre planète, et choisissent la voie de l’abolition nucléaire.

Mais nos prières ne sont pas une idéologie abstraite ou un vœu pieux. Nos actions sont nos prières, comme en témoignent de nombreux croyants courageux qui se sont élevés contre les armes nucléaires et ont dit la vérité, parce qu’ils croyaient sincèrement que leur foi exigeait de telles actions. C’est pourquoi, en tant que communautés de foi, nous unissons à nouveau nos voix aujourd’hui.

En tant que communautés religieuses, nous affirmons la Semaine de la paix et célébrons ce traité qui marque le rejet moral, juridique et pratique des armes nucléaires dans le monde. Nous nous joignons à vous dans vos efforts pour rendre ce traité universel et le mettre en œuvre.

Nous sommes solidaires des victimes et des survivants ; nous reconnaissons les profondes souffrances des hibakusha, des communautés autochtones touchées par les essais nucléaires et de toutes celles et ceux qui ont subi les conséquences de la course aux armements nucléaires. Leurs témoignages sont la preuve de leur résilience et sont un appel à la justice.

Nous nous engageons à collaborer au niveau interconfessionnel pour éduquer, défendre et mobiliser nos communautés en faveur du traité et de l’objectif plus large de l’abolition du nucléaire. Nous défierons l’apathie, l’ignorance, l’impuissance et le silence par notre travail fondé sur notre engagement spirituel. Notre voix spirituelle et morale collective est essentielle pour façonner l’opinion publique mondiale et renforcer les normes contre les armes nucléaires.

Nous saluons le leadership des États parties au Traité de non-prolifération des armes nucléaires et nous les invitons à le mettre en œuvre avec intégrité, en veillant à la transparence, à la responsabilité et à l’inclusion dans ses processus. Nous encourageons chaque État partie à continuer d’inviter d’autres États à se joindre à ce travail, à participer à ce processus de désarmement nucléaire en vue, pas à pas, de rendre ce traité universel

Nous demandons instamment à toutes les nations, en particulier celles qui possèdent actuellement des armes nucléaires ou qui se trouvent sous leur parapluie de dissuasion, d’adhérer sans délai au traité, afin d’officialiser l’engagement selon lequel une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée.

S’adressant à l’Assemblée générale des Nations unies en 1998, Nelson Mandela a déclaré : « Nous devons poser la question, qui peut sembler naïve à ceux qui ont élaboré des arguments sophistiqués pour justifier leur refus d’éliminer ces terribles et terrifiantes armes de destruction massive : pourquoi en ont-ils besoin de toute façon ? ».

L’avenir de l’humanité est un monde sans armes nucléaires. Nous sommes ici aujourd’hui, portée par cette vision commune, et nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers alors que notre monde se dirige vers sa destruction.

La foi dans le nucléaire est une foi qui conduit à la mort assurée. Nous voulons rechercher une foi qui mène à la vie.

Nous vous invitons tous à nous rejoindre pour suivre une fois encore votre boussole religieuse, spirituelle et morale, et pour imaginer courageusement l’avenir que nous voulons pour nous-mêmes et pour les générations futures. Prenons davantage conscience qu’en vérité nous sommes tous liés, que nous ne pouvons pas construire notre sécurité au prix de la douleur et de la souffrance d’autrui. Que chacun d’entre nous s’engage pleinement à bâtir un tel avenir, car il n’y a pas d’autre solution.

Organisation signataires :

ACT Alliance – Action by Churches Together

American Friends Service Committee

Anglican Church of México, Social Ministrie

Association Modeste et Innocent 

beHuman

Buddhist Council of New York

Buddhist Council of NSW

Cameroon Youths and Students Forum for Peace (CAMYOSFOP)

Catholic Religious Australia 

​​Center for Peace Education, Miriam College

Centro de Estudios Ecuménicos

Christian CND

Christians for Peace Newcastle Australia

Church and Peace – European Ecumenical Peace Network

Church of Norway Council on Ecumenical and International Relations 

CIDSE – International family of Catholic social justice organisations (International)

Colonie des Pionniers du Developpement(CPD)

Columban Centre for Christian-Muslim Relations, Blacktown NSW Australia

Columban Region of Oceania

Comisión General Justicia y Paz 

Communauté du Christ France

Community of Christ

Community of Christ (British Isles)

Community of Christ (Western Europe)

Community of Sant’Egidio

Congregazione Poveri Serví Divina Provvidenza- Ópera Don Calabria

Derechos de la Infancia y la Adolescencia, México

Dominican Sisters ~ Grand Rapids

Dorothy Day Catholic Worker

Federation of Australian Buddhist Councils

Fellowship of Reconciliation – USA

Friends World Committee for Consultation Asia West Pacific (Quakers)

Heiwa Peace and Reconciliation Foundation of New York

Institute of the Blessed Virgin Mary – Loreto Generalate

Interfaith Council of Southern Nevada

International Convocation of Unitarian Universalist Women

International Fellowship of Reconciliation (IFOR) ou Mouvement international de la Réconciliation (MIR)

​​International Peace Research Association

Interreligious Council of Albania

InterReligious Task Force on Central America 

Islamic Relief Worldwide 

JESC – Jesuit European Social Centre

Justice and Peace Office Sydney Archdiocese

Justice & Peace Scotland (Scottish Catholic Justice and Peace Commission)

Justice Peace and Integrity of Creation Commission Union of Superiors General (USG) and International Union of Superiors General (UISG)

Maryknoll Fathers and Brothers 

Maryknoll Office for Global Concerns

Medical Mission Sisters, Justice Office

Mennonite World Conference

Misioneros Javerianos

Missionary Society of St. Columban

Multifaith Voices for Peace & Justice

National Council of Churches in Australia (NCCA)

National Council of the Churches of Christ in the USA

Norfolk Catholic Worker

North American Unitarian Association

North Carolina Council of Churches 

Northern Friends Peace Board

Orcas Island Friends Worship Group 

Parliament of the World’s Religions 

Pax Christi Aotearoa New Zealand

Pax Christi Flanders

Pax Christi Greensburg

Pax Christi Illinois 

Pax Christi International

Pax Christi Little Rock

Pax Christi Long Island

Pax Christi New York State

Pax Christi Pacific Northwest

Pax Christi Scotland

Pax Christi Southern California 

Pax Christi USA

People for Peace in Africa

Pope John XXIII Community Association

Presbyterian Peace Fellowship

Qld Quakers Peace & Social Justice working group

Quakers Australia

Quakers SA and NT

Raelian Religion

Red de Entidades para el Desarrollo Solidario-REDES

Red de Seguridad Humana para América Latina y el Caribe (SEHLAC)

Religions for Peace UK

Rissho Kosei Kai of New York 

Shepparton Interfaith Network

Sisters of Charity Federation

Sisters of Mercy of the Americas – Justice Team

Sisters of Notre Dame de Namur

Sisters of St. Francis, Clinton, Iowa USA

Sisters of St. Joseph of Peace

Sisters of St. Joseph of Springfield

Soka Gakkai International

The Church of the Lord (TCL) Worldwide 

The  Swedish Society of Friends

The United Methodist Church – General Board of Church and Society

Union for the Promotion/Protection and Defense of Human Rights and the Environment (UPDDHE/GL)

Uniting Church in Australia

United Church of Christ

Vision GRAM INTERNATIONAL

Voices for a World Free of Nuclear Weapons, a Cooperation Circle of the United Religions Initiative 

Wellspring Community  of Australia

Wings for Amazon Project

Won Buddhist International, Inc. 

World Council of Churches

World Yoga Community

Yearly Meeting of Aotearoa New Zealand / Te Hāhi Tūhauwiri 

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Communiqué du MIR

Stop à la guerre dans l’Afrique des Grands Lacs

En janvier et février dernier, la nouvelle offensive du M23 dans les provinces congolaises du Nord et Sud Kivu, avec les prises des villes de Goma et de Bukavu a entraîné des massacres importants de population civiles (enfants, femmes, personnes âgées) et le déplacement de millions de personnes ainsi que de très nombreuses violations des droits humains. Les conditions de vie de la population dans la région sont catastrophiques. Les soldats de la paix de l’ONU ont aussi été particulièrement visés.  L’Est de la RDC est maintenant coupé du reste du pays tandis que la rébellion menace de porter la guerre à Kinshasa.

Cette reprise de la guerre par le M23, soutenu en hommes et en logistique de manière ostentatoire par l’armée rwandaise (RDF), a pour but de contrôler ces territoires et de piller leurs richesses minières, notamment la fameuse mine de Rubaya. 

La prise de conscience de la gravité de la situation par la communauté internationale a été longue. Le Conseil de Sécurité de l’ONU, dans sa dernière résolution du 21 février, a appelé le M23 et l’armée rwandaise à se retirer de ces territoires occupés, sans avoir toutefois pris de sanction ou de mesures coercitives contre eux. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne ont depuis pris de leur côté des premières sanctions.

De son coté, le MIR est préoccupé par cette situation de guerre et les massacres des populations civiles. Les déclarations des présidents rwandais, burundais et congolais devant les ambassadeurs et représentants des missions diplomatiques en janvier montrent que la guerre est entrain de prendre une ampleur régionale. Si rien n’est fait pour arrêter cette guerre, elle va s’étendre à toute la région des Grands Lacs, comme l’avait alerté le MIR dans sa revue, les Cahiers de la Réconciliation, en juin 2024.

Le MIR appelle à la fin des combats, au retrait des troupes et à l’arrêt des violences. Il soutient la relance d’initiatives de médiation et de dialogue. Il appelle les responsables des confessions religieuses et de la société civile à s’engager pour amener les dirigeants des pays de la région à conduire une politique de vérité, de justice et de réconciliation des peuples afin de mettre fin au cycle infernal des conflits armés qui déchirent et endeuillent la région des Grands Lacs depuis des décennies.

Adopté par l’Assemblée générale du MIR-France le 1er mars 2025

Texte à télécharger avec une traduction en anglais et en espagnol Communiqué de la branche française du MIR 1-3-2025 FR-EN-ES

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Rencontre-débat avec Frédéric de Coninck, sociologue, le samedi 1er mars

« Face aux violences dans notre société, le rôle et les actions des chrétiens »

Chacun.e constate une montée de la violence dans les relations sociales à tous les niveaux et une agressivité assez générale qui va des relations interpersonnelles jusqu’au sommet de l’État et aux rapports entre les nations.
Les chrétiens ne sont pas forcément conscients du risque que cela comporte et encore moins de ce qu’ils pourraient faire pour lutter contre ces dérives. Tel sera le sujet de la conférence de Frédéric de Coninck, sociologue, mennonite, auteur de nombreux ouvrages et du débat qui en suivra entre nous.

Cette rencontre a lieu le samedi 1er mars 2025 de 14h à 16h 

Elle est ouverte à toutes et à tous.

Lieu : 68 rue de Babylone, 75007 Paris (métro Saint-François-Xavier)

Elle peut aussi être suivie en visio-conférence à travers le lien ci-dessous :

https://us02web.zoom.us/j/82860835393?pwd=a2G37uB6DXFEyBaYlfnHNmWjUJCoXz.1

N’hésitez pas à y joindre et à y inviter des ami.es en présentiel ou en ligne.

Informations : Secrétariat du MIR 01 47 53 84 05

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Communiqué

 

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Spiritualité

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Citations

La non-violence est la loi de l’espèce humaine comme la violence est celle de la brute. (…) La dignité de l’homme exige de lui l’obéissance à une loi supérieure, à la force de l’esprit.
Gandhi

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