Notre espérance
En cette semaine où les juifs fêtent Pessah et les chrétiens Pâques, c’est confinés, enfermés volontaires que nous allons célébrer la sortie d’Egypte, la sortie de l’esclavage et la sortie du tombeau, la traversée victorieuse de la mort.
La pandémie nous a contraint, faute de traitement et de moyens efficaces de prévention, à nous enfermer chacun, chacune chez soi, en famille, seul, dans une institution ou dans d’autres lieux.
La moitié de l’humanité se trouve ainsi immobilisée, paralysée par un virus, invisible et qui peut être mortel pour les plus fragiles.
Cette vie en confinement nous place aussi devant nos limites. Le coronavirus vient nous rappeler plus ou moins brutalement la fragilité de l’être humain, notre condition mortelle, que nous avons souvent tendance à oublier. Cette situation inattendue nous bouscule dans nos habitudes, dans nos conforts, dans nos pratiques et génère parfois des peurs et des angoisses. Elle peut renforcer les comportements violents dans les couples, dans les familles ou entre voisins. Elle permet aussi le développement d’élans de solidarité et de générosité. Elle met en lumière le rôle essentiel de celles et ceux qui prennent soin des autres, en premier celui des personnels soignants.
Ce confinement entraîne une crise économique dont l’ampleur est encore difficile à évaluer. Des menaces planent aussi sur les libertés individuelles et publiques et parfois sur la démocratie.
Nous sentons que notre humanité se trouve face à un nouveau défi. Au moment où la tendance est à la clôture et à la fermeture des portes et des frontières, du fait des mesures sanitaires indispensables, nous faisons l’expérience que l’humanité forme un seul corps et que nous sommes aussi inséparables de la Création, de notre planète terre, du monde vivant auquel nous appartenons, du monde végétal et du monde animal.
Comment sera le jour d’après ? Nous le voulons plus fraternel, plus responsable, plus respectueux de la planète. Nous sentons bien que l’échelle des valeurs est à revoir. La croissance économique dans la concurrence et l’épuisement des ressources, la course sans fin aux armements doivent céder la place au souci du bien commun universel, à la protection de l’environnement sur toute la planète, à ce qui donne dignité et sens à la vie humaine, à la réduction des inégalités, parfois abyssales, qui séparent les habitants de notre maison commune. La non-violence porte ces convictions en elle et elle se présente comme l’unique chemin pour l’humanité.
En ce temps de Pâques et de confinement, nous croyons que les prières et les efforts des uns et des autres ne sont pas vains. Tous unis, nous surmonterons cette épidémie. L’Eternel Dieu, l’auteur de la vie, qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts nous accompagne dans notre marche vers Pâques et nous donne la force de lutter tout mal, quelles que soient son origine, sa nature et sa forme.
Avec l’apôtre Paul, nous affirmons, en union avec toutes les familles endeuillées, dans la foi en Christ ressuscité : « j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Epître aux Romains chap. 8, versets 38-39).
Comité national
Pâques 2020
Télécharger le Message de Pâques du MIR