« Si vous nous voyez ensemble, cela signifie que la coexistence religieuse entre centrafricains est possible. Le conflit (en cours) dans notre pays n’est pas religieux mais il est le fruit de la manipulation politique qui exploite la religion » déclarent à l’Agence Fides trois des collaborateurs des responsables religieux ayant fondé la plateforme interreligieuse pour la paix en République centrafricaine (S.Exc. Mgr Nzapalainga, Archevêque de Bangui, l’imam Kobin Layana et le pasteur Nguerekoyame Gbangou – voir Fides 20/11/2014) qui ont participé à Rome à un cours de formation visant à soutenir la paix et la coexistence des communautés religieuses organisé par la Communauté de San Egidio.
« Malheureusement, il existe des personnes en Centrafrique qui ne sont pas pleinement conscientes de cette situation et se sont enrôlées dans les différentes milices qui se combattent en pensant défendre leur communauté » déclarent les membres de la plateforme interreligieuse pour la paix. « Nos responsables religieux se sont mis d’accord pour désamorcer cette spirale qui manipule la religion à des fins politiques. Nous devons être les premiers, nous centrafricains, à nous opposer à cette crise, en cherchant à la résoudre avec l’aide internationale ».
Les collaborateurs des trois responsables religieux décrivent un certain nombre d’exemples concrets d’aides entre les différentes communautés. A Bangui, par exemple, dans un quartier à majorité musulmane, différents chrétiens ont été protégés des violences par les musulmans ou bien leurs maisons ont été protégées alors que les chrétiens avaient fui, de même que des musulmans ont été protégés par des chrétiens.
Un autre exemple de coexistence est offert par la Paroisse Notre-Dame de Fatima de Bangui, au sein de laquelle existent différentes activités entre chrétiens et musulmans, comme des matchs de football et d’autres activités communes.
« Le problème le plus urgent est le désarmement. Trop d’armes sont en circulation et différents jeunes anciens combattants se sont transformés en bandits qui sèment la terreur et l’insécurité. Il faut cependant avant tout désarmer les âmes des personnes. Et c’est là que les religions peuvent jouer un rôle fondamental » concluent les représentants de la plateforme interreligieuse pour la paix en Centrafrique.
(L.M.) (Agence Fides 06/02/2015)