Archive | Actualités

Non aux armes nucléaires

Déclaration interconfessionnelle adressée à la troisième réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Déclaration signée par le Mouvement international de la Réconciliation (MIR/IFOR) et qui sera rendue publique le 4 mars lors du débat général de la 3MSP qui se tient au siège de l’ONU à New York

 

Appartenant à des traditions de foi diverses, uni.es dans notre croyance commune que la vie est sacrée et dans la recherche de la justice, de la paix et de la dignité humaine, nous félicitons les États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) pour leur engagement historique et leur leadership dans l’instauration d’un monde sans armes nucléaires. Chaque signature et chaque ratification de ce traité sont des actes courageux et des lueurs d’espoir, et nous vous en félicitons.

À l’occasion de cette troisième réunion des États parties, nous nous trouvons une fois de plus à un moment critique, avec des tensions mondiales toujours plus fortes, des crises humanitaires dans de nombreuses régions du monde, l’aggravation des effets du changement climatique et la menace accrue de l’utilisation d’armes nucléaires. Dans notre lutte permanente contre ces menaces existentielles, l’abolition des armes nucléaires ne peut être un objectif lointain ; c’est une exigence pour notre survie collective.

Cette année marque le 80e anniversaire des horribles bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Nous faisons solennellement mémoire de tous les hibakusha, qui ont vécu des souffrances inimaginables infligées par ces armes inhumaines et nous leur rendons hommage. Nous rendons aussi hommage à Nihon Hidankyo, qui a reçu le dernier prix Nobel de la paix, pour son leadership et son courage sans faille dans l’avènement d’un monde sans armes nucléaires. En nous appuyant sur la prise de conscience mondiale des conséquences dévastatrices des armes nucléaires, nous devons saisir cette opportunité et cet élan pour réaliser des progrès tangibles vers le désarmement nucléaire.

En tant que croyants, nous prions. Nous prions pour que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées. Nous prions pour que les personnes dont la vie a été affectée par ces armes horribles reçoivent de l’aide et des réparations dès que possible. Nous prions pour que toutes les nations prennent conscience de la folie de la logique qui consiste à revendiquer sa propre sécurité au détriment de la survie de l’humanité et de notre planète, et choisissent la voie de l’abolition nucléaire.

Mais nos prières ne sont pas une idéologie abstraite ou un vœu pieux. Nos actions sont nos prières, comme en témoignent de nombreux croyants courageux qui se sont élevés contre les armes nucléaires et ont dit la vérité, parce qu’ils croyaient sincèrement que leur foi exigeait de telles actions. C’est pourquoi, en tant que communautés de foi, nous unissons à nouveau nos voix aujourd’hui.

En tant que communautés religieuses, nous affirmons la Semaine de la paix et célébrons ce traité qui marque le rejet moral, juridique et pratique des armes nucléaires dans le monde. Nous nous joignons à vous dans vos efforts pour rendre ce traité universel et le mettre en œuvre.

Nous sommes solidaires des victimes et des survivants ; nous reconnaissons les profondes souffrances des hibakusha, des communautés autochtones touchées par les essais nucléaires et de toutes celles et ceux qui ont subi les conséquences de la course aux armements nucléaires. Leurs témoignages sont la preuve de leur résilience et sont un appel à la justice.

Nous nous engageons à collaborer au niveau interconfessionnel pour éduquer, défendre et mobiliser nos communautés en faveur du traité et de l’objectif plus large de l’abolition du nucléaire. Nous défierons l’apathie, l’ignorance, l’impuissance et le silence par notre travail fondé sur notre engagement spirituel. Notre voix spirituelle et morale collective est essentielle pour façonner l’opinion publique mondiale et renforcer les normes contre les armes nucléaires.

Nous saluons le leadership des États parties au Traité de non-prolifération des armes nucléaires et nous les invitons à le mettre en œuvre avec intégrité, en veillant à la transparence, à la responsabilité et à l’inclusion dans ses processus. Nous encourageons chaque État partie à continuer d’inviter d’autres États à se joindre à ce travail, à participer à ce processus de désarmement nucléaire en vue, pas à pas, de rendre ce traité universel

Nous demandons instamment à toutes les nations, en particulier celles qui possèdent actuellement des armes nucléaires ou qui se trouvent sous leur parapluie de dissuasion, d’adhérer sans délai au traité, afin d’officialiser l’engagement selon lequel une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée.

S’adressant à l’Assemblée générale des Nations unies en 1998, Nelson Mandela a déclaré : « Nous devons poser la question, qui peut sembler naïve à ceux qui ont élaboré des arguments sophistiqués pour justifier leur refus d’éliminer ces terribles et terrifiantes armes de destruction massive : pourquoi en ont-ils besoin de toute façon ? ».

L’avenir de l’humanité est un monde sans armes nucléaires. Nous sommes ici aujourd’hui, portée par cette vision commune, et nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers alors que notre monde se dirige vers sa destruction.

La foi dans le nucléaire est une foi qui conduit à la mort assurée. Nous voulons rechercher une foi qui mène à la vie.

Nous vous invitons tous à nous rejoindre pour suivre une fois encore votre boussole religieuse, spirituelle et morale, et pour imaginer courageusement l’avenir que nous voulons pour nous-mêmes et pour les générations futures. Prenons davantage conscience qu’en vérité nous sommes tous liés, que nous ne pouvons pas construire notre sécurité au prix de la douleur et de la souffrance d’autrui. Que chacun d’entre nous s’engage pleinement à bâtir un tel avenir, car il n’y a pas d’autre solution.

Organisation signataires :

ACT Alliance – Action by Churches Together

American Friends Service Committee

Anglican Church of México, Social Ministrie

Association Modeste et Innocent 

beHuman

Buddhist Council of New York

Buddhist Council of NSW

Cameroon Youths and Students Forum for Peace (CAMYOSFOP)

Catholic Religious Australia 

​​Center for Peace Education, Miriam College

Centro de Estudios Ecuménicos

Christian CND

Christians for Peace Newcastle Australia

Church and Peace – European Ecumenical Peace Network

Church of Norway Council on Ecumenical and International Relations 

CIDSE – International family of Catholic social justice organisations (International)

Colonie des Pionniers du Developpement(CPD)

Columban Centre for Christian-Muslim Relations, Blacktown NSW Australia

Columban Region of Oceania

Comisión General Justicia y Paz 

Communauté du Christ France

Community of Christ

Community of Christ (British Isles)

Community of Christ (Western Europe)

Community of Sant’Egidio

Congregazione Poveri Serví Divina Provvidenza- Ópera Don Calabria

Derechos de la Infancia y la Adolescencia, México

Dominican Sisters ~ Grand Rapids

Dorothy Day Catholic Worker

Federation of Australian Buddhist Councils

Fellowship of Reconciliation – USA

Friends World Committee for Consultation Asia West Pacific (Quakers)

Heiwa Peace and Reconciliation Foundation of New York

Institute of the Blessed Virgin Mary – Loreto Generalate

Interfaith Council of Southern Nevada

International Convocation of Unitarian Universalist Women

International Fellowship of Reconciliation (IFOR) ou Mouvement international de la Réconciliation (MIR)

​​International Peace Research Association

Interreligious Council of Albania

InterReligious Task Force on Central America 

Islamic Relief Worldwide 

JESC – Jesuit European Social Centre

Justice and Peace Office Sydney Archdiocese

Justice & Peace Scotland (Scottish Catholic Justice and Peace Commission)

Justice Peace and Integrity of Creation Commission Union of Superiors General (USG) and International Union of Superiors General (UISG)

Maryknoll Fathers and Brothers 

Maryknoll Office for Global Concerns

Medical Mission Sisters, Justice Office

Mennonite World Conference

Misioneros Javerianos

Missionary Society of St. Columban

Multifaith Voices for Peace & Justice

National Council of Churches in Australia (NCCA)

National Council of the Churches of Christ in the USA

Norfolk Catholic Worker

North American Unitarian Association

North Carolina Council of Churches 

Northern Friends Peace Board

Orcas Island Friends Worship Group 

Parliament of the World’s Religions 

Pax Christi Aotearoa New Zealand

Pax Christi Flanders

Pax Christi Greensburg

Pax Christi Illinois 

Pax Christi International

Pax Christi Little Rock

Pax Christi Long Island

Pax Christi New York State

Pax Christi Pacific Northwest

Pax Christi Scotland

Pax Christi Southern California 

Pax Christi USA

People for Peace in Africa

Pope John XXIII Community Association

Presbyterian Peace Fellowship

Qld Quakers Peace & Social Justice working group

Quakers Australia

Quakers SA and NT

Raelian Religion

Red de Entidades para el Desarrollo Solidario-REDES

Red de Seguridad Humana para América Latina y el Caribe (SEHLAC)

Religions for Peace UK

Rissho Kosei Kai of New York 

Shepparton Interfaith Network

Sisters of Charity Federation

Sisters of Mercy of the Americas – Justice Team

Sisters of Notre Dame de Namur

Sisters of St. Francis, Clinton, Iowa USA

Sisters of St. Joseph of Peace

Sisters of St. Joseph of Springfield

Soka Gakkai International

The Church of the Lord (TCL) Worldwide 

The  Swedish Society of Friends

The United Methodist Church – General Board of Church and Society

Union for the Promotion/Protection and Defense of Human Rights and the Environment (UPDDHE/GL)

Uniting Church in Australia

United Church of Christ

Vision GRAM INTERNATIONAL

Voices for a World Free of Nuclear Weapons, a Cooperation Circle of the United Religions Initiative 

Wellspring Community  of Australia

Wings for Amazon Project

Won Buddhist International, Inc. 

World Council of Churches

World Yoga Community

Yearly Meeting of Aotearoa New Zealand / Te Hāhi Tūhauwiri 

Posted in Actualités0 Comments

Communiqué du MIR

Stop à la guerre dans l’Afrique des Grands Lacs

En janvier et février dernier, la nouvelle offensive du M23 dans les provinces congolaises du Nord et Sud Kivu, avec les prises des villes de Goma et de Bukavu a entraîné des massacres importants de population civiles (enfants, femmes, personnes âgées) et le déplacement de millions de personnes ainsi que de très nombreuses violations des droits humains. Les conditions de vie de la population dans la région sont catastrophiques. Les soldats de la paix de l’ONU ont aussi été particulièrement visés.  L’Est de la RDC est maintenant coupé du reste du pays tandis que la rébellion menace de porter la guerre à Kinshasa.

Cette reprise de la guerre par le M23, soutenu en hommes et en logistique de manière ostentatoire par l’armée rwandaise (RDF), a pour but de contrôler ces territoires et de piller leurs richesses minières, notamment la fameuse mine de Rubaya. 

La prise de conscience de la gravité de la situation par la communauté internationale a été longue. Le Conseil de Sécurité de l’ONU, dans sa dernière résolution du 21 février, a appelé le M23 et l’armée rwandaise à se retirer de ces territoires occupés, sans avoir toutefois pris de sanction ou de mesures coercitives contre eux. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne ont depuis pris de leur côté des premières sanctions.

De son coté, le MIR est préoccupé par cette situation de guerre et les massacres des populations civiles. Les déclarations des présidents rwandais, burundais et congolais devant les ambassadeurs et représentants des missions diplomatiques en janvier montrent que la guerre est entrain de prendre une ampleur régionale. Si rien n’est fait pour arrêter cette guerre, elle va s’étendre à toute la région des Grands Lacs, comme l’avait alerté le MIR dans sa revue, les Cahiers de la Réconciliation, en juin 2024.

Le MIR appelle à la fin des combats, au retrait des troupes et à l’arrêt des violences. Il soutient la relance d’initiatives de médiation et de dialogue. Il appelle les responsables des confessions religieuses et de la société civile à s’engager pour amener les dirigeants des pays de la région à conduire une politique de vérité, de justice et de réconciliation des peuples afin de mettre fin au cycle infernal des conflits armés qui déchirent et endeuillent la région des Grands Lacs depuis des décennies.

Adopté par l’Assemblée générale du MIR-France le 1er mars 2025

Texte à télécharger avec une traduction en anglais et en espagnol Communiqué de la branche française du MIR 1-3-2025 FR-EN-ES

Posted in Actualités0 Comments

Rencontre-débat avec Frédéric de Coninck, sociologue, le samedi 1er mars

« Face aux violences dans notre société, le rôle et les actions des chrétiens »

Chacun.e constate une montée de la violence dans les relations sociales à tous les niveaux et une agressivité assez générale qui va des relations interpersonnelles jusqu’au sommet de l’État et aux rapports entre les nations.
Les chrétiens ne sont pas forcément conscients du risque que cela comporte et encore moins de ce qu’ils pourraient faire pour lutter contre ces dérives. Tel sera le sujet de la conférence de Frédéric de Coninck, sociologue, mennonite, auteur de nombreux ouvrages et du débat qui en suivra entre nous.

Cette rencontre a lieu le samedi 1er mars 2025 de 14h à 16h 

Elle est ouverte à toutes et à tous.

Lieu : 68 rue de Babylone, 75007 Paris (métro Saint-François-Xavier)

Elle peut aussi être suivie en visio-conférence à travers le lien ci-dessous :

https://us02web.zoom.us/j/82860835393?pwd=a2G37uB6DXFEyBaYlfnHNmWjUJCoXz.1

N’hésitez pas à y joindre et à y inviter des ami.es en présentiel ou en ligne.

Informations : Secrétariat du MIR 01 47 53 84 05

Posted in Actualités0 Comments

Cahiers de la Réconciliation n° 3-4 2024

Dossier : Travail et non-violence (coordonné par Alexis Fritsche)

Les méthodes néo-managériales et la montée de la précarisation soulèvent des défis considérables. Les entreprises adoptent de plus en plus des pratiques parfois perçues comme autoritaires ou oppressives, avec des répercussions négatives sur le bien-être des employés.

Parallèlement, l’essor de l’économie numérique et de l’automatisation a accentué l’incertitude et la précarité de l’emploi, exacerbant le stress et les tensions au sein des nos sociétés.

Dans ce contexte, il semble crucial d’explorer le rôle que peut jouer la méthode non-violente. Le dialogue, la compréhension mutuelle et la résolution pacifique des conflits offrent une alternative précieuse aux modèles de gestion traditionnels. Elle favorise un climat de travail plus harmonieux et respectueux, où chaque individu se sent valorisé et écouté. De plus, la non-violence peut être un outil puissant pour aborder les questions de précarisation, en encourageant des pratiques équitables et en promouvant des conditions de travail plus justes.

La non-violence, en tant que principe de base dans les relations professionnelles, peut contribuer à transformer positivement les dynamiques au sein des entreprises permettant de construire des organisations plus résilientes et inclusives.

Articles de Frédéric de Coninck, Pierre-Olivier Monteil et Alexis Fritsche.

 

Avec aussi des hommages à James Lawson par Ethan Vesely-Flad (MIR É-U) et à Hervé Ott par Christian Renoux

Posted in Actualités0 Comments

Déclaration sur les Traités de Lancaster House/Teutates

La branche française du Mouvement International de la Réconciliation a signé en novembre 2024 cette déclaration franco-britannique au sujet de l’armement nucléaire de nos deux pays.

Déclaration à loccasion de lanniversaire du Traité de coopération en matière de défense et de sécurité entre le Royaume-Uni et la République française (« Traités de Lancaster House/Teutates »)

Aujourd’hui, neuf pays détiennent 12 121 armes nucléaires, lesquelles représentent pour l’humanité une menace aussi grave que celles que font peser le dérèglement climatique ou l’effondrement de la biodiversité. En effet l’explosion de quelques-unes d’entre elles dans le cadre d’un conflit, même géographiquement limité, pourrait conduire à une catastrophe environnementale généralisée, sans négliger le nombre de victimes humaines qu’elle provoquerait.

L’attribution du prix Nobel de la paix 2024 à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo pour son combat contre l’arme atomique vient nous rappeler l’horreur des souffrances humaines qu’entraînerait immanquablement toute utilisation de ces armes terrifiantes. Les membres du comité Nobel font état de leur préoccupation quant à un risque accru de déclenchement d’un tel cataclysme.

De plus, les dépenses mondiales engagées pour leur production et leur maintenance sont considérables, estimées annuellement à plus de 90 milliards de dollars (plus de 80 milliards d’euros), soit plus de 150 000 euros par minute. Des sommes faramineuses qui pourraient être investies dans l’éducation, la santé ou la lutte contre la misère, et permettre ainsi d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU pour 2030.

Quant à leur utilité, elle relève sans doute davantage d’une croyance illusoire que d’une réelle efficacité de leur aspect dissuasif. Ainsi les armes nucléaires détenues par les pays de l’OTAN n’ont pas empêché l’agression de l’Ukraine par la Russie. Peut-être même les armes détenues par cette dernière ont-elles autorisé Vladimir Poutine à engager cette guerre, au risque de la voir devenir un conflit nucléaire mondial ?

C’est dans ce contexte préoccupant que, à l’occasion du 14e anniversaire de la signature des Traités de Lancaster House/ Teutates le 2 novembre 2010 entre la Grande Bretagne et la France, nous rendons publique cette déclaration signée par des représentants chrétiens de ces deux pays. Ces Traités évoquent un « partenariat à long terme mutuellement bénéfique en matière de défense et de sécurité » et prévoient d’utiliser en commun les installations de Valduc (France) et Aldermaston (Grande Bretagne) pour modéliser et améliorer les performances de leurs ogives nucléaires, tout en reconnaissant que « la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs est l’une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales». Ces Traités affirment aussi que les deux pays œuvreront « à renforcer le Traité de non-prolifération nucléaire, l’une des pierres angulaires de l’architecture de sécurité internationale, et soutiendront les efforts en cours dans ses trois piliers : la non-prolifération, l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et le désarmement ». Quatorze ans après, il apparaît que nos deux pays n’ont pas réellement fait de pas dans cette direction.

Nous souhaitons donc saisir l’occasion de cet anniversaire pour exhorter les dirigeants et gouvernements britanniques et français à prendre vraiment des mesures significatives, et vérifiables, pour enfin honorer leur engagement à un désarmement nucléaire, mentionné dans l’article VI du Traité de non-prolifération (TNP) dont nos deux pays sont États parties. Nous les encourageons aussi à adopter une attitude plus constructive à l’égard du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entré en vigueur le 22 janvier 2021, en annonçant leur participation comme observateurs à la prochaine réunion des 94 pays l’ayant déjà signé ou ratifié, le Saint Siège ayant été l’un des promoteurs de ce traité. Le TIAN est en effet présenté par ses signataires comme une application concrète de l’article VI du TNP.

Notre déclaration est conforme à l’enseignement de l’Église catholique, réaffirmé clairement et avec gravité en de multiples occasions depuis le début de ce siècle, et particulièrement par les papes Benoît XVI et François. Elle se veut aussi le prolongement du document « Called to be Peacemakers: A Catholic approach to arms control and disarmament » publié récemment par les évêques du département des affaires internationales des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles, qui invite le gouvernement britannique à renoncer à terme à son arsenal nucléaire afin de contribuer à l’émergence d’un monde dénucléarisé, conformément aux obligations prises lors de la ratification du TNP. Ce document invite également les dirigeants britanniques à participer comme observateurs aux prochaines réunions des signataires du TIAN, puis à signer et ratifier ce Traité, permettant alors de réorienter les dépenses consacrées aux armes nucléaires vers le champ social, promouvant ainsi le bien commun universel.

Dans une déclaration commune publiée en 2023, les dirigeants de nos deux pays réitèrent leur opposition au TIAN au prétexte qu’il « ne reflète pas l’environnement de sécurité international de plus en plus difficile et est en contradiction avec l’architecture existante de non-prolifération et de désarmement ». Or on ne peut pas affirmer que le TIAN serait « en contradiction avec l’architecture existante de non-prolifération » à partir du moment où c’est précisément le TNP, que nos pays veulent défendre, qui préconise la non-prolifération et le désarmement. Le TIAN ne fait que porter cette logique à sa conclusion inéluctable.

À son retour d’Hiroshima, en novembre 2019, le pape François a réaffirmé que « l’utilisation d’armes nucléaires est immorale (…) et pas seulement leur utilisation, mais aussi leur possession, car un accident [dû à] cette possession ou à la folie d’un dirigeant (…) peut conduire à la destruction de l’humanité ». Cette parole nous invite à ne pas nous taire, au risque sinon que les pierres elles- mêmes ne crient (Luc 19, 40).

26 novembre 2024

Signataires (Dernière mise à jour de la liste des signataires : 15 janvier 2025)

  • Action des chrétiens pour l’abolition de la torture – ACAT France (Yves Rolland, Président)
  • Anglican Pacifist Fellowship (Sue Claydon, chair)
  • Centre de recherche et d’action sociales – CERAS (Marcel Rémon, Directeur)
  • CCFD – Terre Solidaire (Virginie Amieux, Présidente)
  • Commission Justice et Paix – France (Michel Roy, Secrétaire général)
  • Communauté Mission de France – CMdF (Henri Védrine, Vicaire Général)
  • Cymdeithas y Cymod – Fellowship of Reconciliation, branche galloise de l’IFOR (Peter Cutts, membre du Comité Exécutif)
  • Fellowship of Reconciliation, branche anglaise et écossaise de l’IFOR (John Cooper, Director)
  • Mouvement International de la Réconciliation – MIR, branche française de l’IFOR (Josette Gazzaniga et Augustin Nkundabashaka, co-présidents)
  • Pax Christi – England and Wales (Andrew Jackson, Chief executive)
  • Pax Christi – Scotland (Marian Pallister, Chair)
  • Pax Christi – France (Alfonso Zardi, Délégué général)

Avec le soutien de

  • Abolition des armes nucléaires – Maison de Vigilance (Denis Stienne, membre du Bureau)
  • Agir pour le Désarmement Nucléaire – ADN Franche-Comté (Pierre Jacquin-Porretaz, Président)
  • Cardiff Stop the War Coalition (Adam Johannes, Joint Secretary)
  • Collectif Bourgogne-Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires (Anne-Béatrice Scherrer, porte-parole)
  • Campaign for Nuclear Disarmament (Sophie Bolt, General Secretary)
  • Christian Campaign for Nuclear Disarmament (Martin Tiller, Co-Chair)
  • CND Cymru (Jill Evans, Vice Chair)
  • Démocratie & Spiritualité (Daniel Lenoir, Président)
  • Greenham Women are Everywhere (Alison Lochhead, Convenor)
  • Haringey CND (David Polden, Secretary)
  • Heddwch ar Waith (Sam Bannon, Coordinator)
  • ICAN-France, Campagne Internationale pour l’abolition des armes nucléaires, organisation prix Nobel de la Paix 2017 (Jean-Marie Collin, Directeur)
  • Initiatives pour le Désarmement Nucléaire IDN (Général Bernard Norlain, Président)
  • Les Amis de la Terre – France (Marie Cohuet et Laura Thieblemont, coprésidentes)
  • Movement for the Abolition of War (Hilary Evans, Committee Member)
  • Mouvement de la Paix (Roland Nivet, porte-parole national)
  • Mouvement pour une Alternative Non-violente – MAN (Comité d’Animation)
  • Peace Pledge Union (Ed Bridges, Committee Member)
  • Quakers en France (Philippe Le Gal et Kris Micklebrook, co-secrétaires)
  • Stop Fuelling War (Karina Knight Spencer, Présidente)
  • Trident Ploughshares (Angie Zelter, member)
  • Université Européenne de Paix – UEP (Roland de Pénanros, Président)
  • Les Amis de la Terre, Côte d’Or

Avec le soutien du côté français de

  • Guy Aurenche, avocat honoraire, ancien président de l’ACAT et du CCFD-Terre solidaire
  • Agnès Barrucand, membre, Communauté Mission de France
  • Marie-Pierre Bovy, ancienne présidente du MIR France, fondatrice de Stop Essais
  • Annick Hautdidier membre, Communauté Mission de France
  • Michel Hautdidier, membre, Communauté Mission de France
  • Patrick Hubert, membre, Communauté Mission de France
  • Mayeul Kauffmann, Président de l’Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (IRNC)
  • Marie-Christine Marchand
  • Christian Mellon, jésuite, membre du CERAS, ancien secrétaire de la Commission Justice et Paix
  • Robert Morel
  • Dominique Renaudie, membre, Mouvement pour une Alternative Non-Violente
  • Christian Terras, responsable éditorial de la revue Golias
  • Marie-Claude Thibault, membre, Abolition des armes nucléaires – Maison de Vigilance
  • Marine de Vanssay, Rédactrice

et avec le soutien du côté britannique de :

  • Simon Barrow, Ekklesia Network
  • Joseph Birdseye
  • Martin Birdseye, Founder, Nuclear Morality Flowchart Project
  • Lyn Bliss
  • Owen Butler, Individual member, Pax Christi
  • Marian Dodd
  • Rob Esdaile, Parish Priest, Woking & Knaphill Catholic Parish, Surrey, UK
  • Michael Freeman, Trustee, Aberaid
  • Sheila Gallagher, Member, Pax Christi
  • Mary Hickman, Member, JandP
  • Heather Huntley, Individual peace activist
  • Susan Jones, Activist, CND
  • M. Kelly, Member, Pax Christi
  • Ann Kobayashi, Member, Trident Ploughshares
  • Shigeo Kobayashi, Organiser, Japanese Against Nuclear UK
  • Dylan Lewis-Rowlands, CND Cymru
  • Lesley Marshall, Retired
  • Helen McAuley
  • Lucia McGuckin, Member, Holy family of Bordeaux
  • Marc Morgan, Member, Trident Ploughshares and CND
  • Alan Owen, Founder, LABRATS
  • Megan Rayner
  • Diana Shelley, CND, National and Haringey Group
  • Jim Sikorski, St Martin in the Fields Justice, Peace and Integrity of Creation Group, London
  • Alison Williams, Merton Branch Contact, UNA-UK

Télécharger la déclaration : Déclaration MIR Lancaster Teutates 11-2024

Posted in Actualités0 Comments

Cahiers de la Réconciliation n° 1-2 2024

En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les conflits et les guerres se perpétuent tandis que l’impunité dont bénéficient les responsables des violences politiques engendre de nouveaux cycles de violence, dont l’enjeu, outre le pouvoir, est la mainmise sur les énormes richesses naturelles de ces pays.

Sous l’égide des super-puissances aux intérêts géostratégiques bien affirmés, de leurs sociétés multinationales, et avec le concours de leurs gouvernements respectifs, les pays du Sahel, d’Afrique de l’Ouest et de la Région des Grands-Lacs voient l’exploitation de leurs ressources ne bénéficier que très peu à leur population.

Dans le dossier de ce numéro des Cahiers de la Réconciliation, par leurs analyses historiques, socioéconomiques et géostratégiques, les auteurs, membres du MIR et témoins de beaucoup de ces événements, nous dévoilent les enjeux et les dangers actuels de ces guerres incessantes, du Sahel aux Grands-Lacs africains.

De son côté, Wiam, centre de formation à la résolution des conflits, fondé à Bethléem par Zoughbi Zoughbi, nous partage ses réflexions sur la situation présente dans la région.

 

Ce numéro peut être commandé au secrétariat du MIR.

Posted in Actualités0 Comments

Communiqué

 

Capture d’écran 2015-11-19 à 11.53.22

Spiritualité

colombe

Citations

La non-violence est la loi de l’espèce humaine comme la violence est celle de la brute. (…) La dignité de l’homme exige de lui l’obéissance à une loi supérieure, à la force de l’esprit.
Gandhi

Cahiers

Capture d’écran 2015-01-30 à 10.12.46

A lire

herve-ott-karl-bittl-conflits-transulturels

 

Cahiers

2014-1

A lire